Vivendi (+1,44% à 24 euros) progresse après l'annonce d'un accord entre le groupe et l'actionnaire minoritaire PSAM qui va aboutir au versement d'un dividende exceptionnel de 2 euros par action, dont 1 euro au quatrième trimestre 2015 et 1 euro au premier trimestre 2016. Cette distribution additionnelle sera proposée lors d'une assemblée générale extraordinaire qui sera convoquée une fois que les cessions de GVT et de la participation résiduelle (20%) dans Numericable-SFR seront finalisées.

Dans le cadre de cet accord, PSAM s'est engagé à retirer ses résolutions prévues pour l'AG du 17 avril et à voter contre celle visant à écarter la règle de doublement des droits de vote.

Lors de la présentation de ses résultats annuels le 27 février dernier, Vivendi avait annoncé le versement en 2015 d'un dividende d'un euro par action et souhaitait maintenir ce niveau en 2016 et 2017, soit 3 euros par actions d'ici 2017. En portant le dividende à 5 euros par action d'ici deux ans, Vivendi s'engage à reverser 6,75 milliards d'euros à ses actionnaires sur la période.

Le groupe de médias a précisé que des distributions complémentaires pourraient intervenir à l'issu de ce délai de deux ans "si sa stratégie d'acquisition devait nécessiter moins de trésorerie qu'anticipé."

Et pour les analystes, l'enjeu est précisément de savoir quels vont être les moyens restant à Vivendi pour mener à bien des acquisitions permettant de construire le groupe de médias et de contenus que Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance, appelle de ses voeux.

Ainsi, Kepler Cheuvreux estime qu'il ne faut pas attendre de "méga acquisitions" de la part de Vivendi. Il note que le groupe devrait pouvoir compter sur 5 à 7 milliards d'euros de trésorerie et pourrait aussi utiliser ses capacités d'endettement. Ce montant ne prend pas en compte les cessions que le groupe de médias pourrait encore réaliser puisqu'il détient encore des parts minoritaires dans Activision, Telecom Italia ou Telefonica Brasil. Le broker est resté à Conserver sur le titre.

Reste qu'une incertitude persiste sur le programme de rachats d'actions de 2,7 milliards d'euros annoncé le 27 février. Vivendi n'y a en effet pas fait référence hier soir. Ce dernier ne peut pas être mené à bien à l'heure actuelle car ce programme prévoit un prix maximum de rachat de 20 euros, soit 20% en-dessous du cours aujourd'hui.

(E.L.L)