D'après le site Lettera43, le banquier d'affaires Luigi de Vecchi de Citigroup a approché Silvio Berlusconi au nom de Vincent Bolloré, pour proposer que Vivendi, contrôlé par l'homme d'affaires breton, achète les 44% de Fininvest, la holding familiale de l'ancien président du Conseil, dans Mediaset à un prix supérieur à 3,5 euros par action.

Ce montant est nettement supérieur au cours de clôture de l'action Mediaset mardi à Milan, de 2,78 euros.

"Vivendi dément l'article de L43", a déclaré un porte-parole du groupe français.

Citigroup a refusé de s'exprimer.

Fininvest affirme de son côté n'avoir jamais songé à vendre sa participation dans Mediaset, premier groupe de médias en Italie.

Fininvest réitère en outre son soutien au projet de création d'une holding aux Pays-Bas, baptisée MediaforEurope (MFE), avec laquelle Mediaset espère pouvoir nouer des alliances avec d'autres diffuseurs européens face à la concurrence de Netflix ou d'Amazon Prime Video.

Opposé à ce projet entériné le 4 septembre en assemblée générale extraordinaire, Vivendi a menacé de recourir à tous les moyens juridiques possibles pour le bloquer.

Vivendi et Mediaset sont à couteaux tirés depuis que le groupe français a renoncé en 2016 au rachat de la filiale de télévision payante du groupe italien. Vivendi est ensuite monté au capital de Mediaset pour en devenir le deuxième actionnaire avec une participation de 29%, dont il a dû placer les deux tiers dans un trust.

Le groupe contrôlé par Vincent Bolloré a ainsi encore des atouts pour tenter de contrarier le projet de holding aux Pays-Bas.

Pour que cette réorganisation aboutisse, Mediaset ne doit pas dépenser plus de 180 millions d'euros pour racheter les parts des actionnaires désireux de faire jouer leur droit de retrait, un niveau nettement inférieur au montant de la participation de Vivendi.

L'action Mediaset est passée mardi en séance sous 2,77 euros, seuil à partir duquel Vivendi peut exercer son droit de retrait.

S'il le faisait, le groupe français, qui n'a pas livré ses intentions, subirait cependant une moins-value d'environ 320 millions d'euros sur son investissement dans Mediaset.

 

(Elvira Pollina; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Bolloré, Telecom Italia, Mediaset