Paris (awp/afp) - Le géant français des médias Vivendi a annoncé jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 16,7% au troisième trimestre, une croissance meilleure que prévu et largement portée par les revenus de la filiale Universal Music Group (UMG), dont les ventes physiques d'albums continuent de surprendre.

Le groupe a enregistré sur la période des ventes de 3,97 milliards d'euros, en progression de 7,2% à périmètre et taux de change constants, alors que le consensus des analystes financiers s'était établi à 5,2% pour Vivendi et 12% pour UMG.

La major UMG a largement dépassé cette prévision, enregistrant un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros, en progression de 15,7% malgré une base de comparaison élevée au troisième trimestre 2018 qui avait vu les revenus des abonnements aux services de musique en streaming progresser de 38,6%.

Pourtant, "la surprise ne vient pas du streaming, mais des ventes physiques, une fois de plus", qui ont progressé de 14,8% sur le trimestre, a expliqué à l'AFP Jean-Baptiste Sergeant, analyste chez MainFirst.

Sur ce segment, "la tendance devrait normalement être au déclin", a reconnu le président du directoire de Vivendi Arnaud de Puyfontaine lors d'une conférence téléphonique, sans détailler plus avant les raisons de cette "bonne surprise".

Vivendi a également annoncé que la finalisation des négociations avec le chinois Tencent pour la vente de 10% d'UMG à une valeur d'entreprise de 30 milliards d'euros (soit 3 milliards d'euros pour 10%) aurait lieu "dans les prochaines semaines". Le groupe, qui souhaite céder jusqu'à 50% d'Universal, signale par ailleurs avoir reçu de nouvelles marques d'intérêt "à un niveau de prix équivalent".

De source proche du dossier, des partenaires financiers et des sociétés technologiques sont cités parmi les candidats recherchés.

Le groupe Canal+ voit son chiffre d'affaires diminuer de 0,9% à taux de change et périmètre constants, pour s'établir à 1,28 milliard d'euros. Les revenus français, grevés par l'érosion de 2,6% du nombre d'abonnés en France métropolitaine (dont les abonnés via les opérateurs télécoms, moins rentables), baissent notamment de 2% sur le trimestre. Vivendi n'a pas précisé ce trimestre le nombre d'abonnés en direct (sans passer par un opérateur télécom) à la chaîne Canal+, qui déclinait régulièrement au cours des derniers trimestres.

Parallèlement, la base d'abonnés du groupe Canal+ atteint près de 19 millions, en intégrant les deux millions d'abonnés du réseau de chaînes M7 acquis en septembre.

Décevante, la filiale de communication Havas voit son chiffre d'affaires rester stable mais ses revenus nets - l'indicateur de référence du secteur - chuter de 2,1% sur le trimestre, à taux de change et périmètre constants.

Si Havas a réalisé sur la période deux acquisitions "porteuses de croissance future" (l'agence indépendante Buzzman en France et Langoor en Inde), ses revenus chutent en Europe (-5%) et en Asie et Afrique (-4,1%).

La filiale Editis (numéro deux français du marché de l'édition), intégrée depuis le 1er février, a vu son chiffre d'affaires progresser de 15,3% sur la période à 210 millions d'euros, en raison notamment de la réforme des programmes scolaires, explique Vivendi.

Le programme de rachat d'actions décidé lors de la dernière assemblée générale se poursuit jusqu'au 13 novembre. Il doit conduire à une annulation de titres équivalant à 7,23% du capital, entraînant la hausse des parts détenues par chaque actionnaire, dont le groupe Bolloré.

afp/rp