Londres (awp/afp) - L'opérateur télécoms britannique Vodafone a enregistré une lourde perte de près de 8 milliards d'euros au premier semestre, en raison d'une très coûteuse cession de ses activités en Inde.

Sa perte nette lors des six mois achevés fin septembre, période correspondant au premier semestre de son exercice, s'est établie à 7,965 milliards d'euros, contre un bénéfice net de 1,131 milliard un an plus tôt, selon un communiqué du groupe publié mardi.

Vodafone explique avoir perdu 3,4 milliards d'euros au moment de la vente de sa branche indienne Vodafone India, qui a fusionné fin août avec l'opérateur Idea Cellular pour former le plus gros opérateur de téléphonie mobile de ce pays d'Asie du Sud.

En dehors de cette charge, le groupe dit avoir en outre dû déprécier pour 3,5 milliards d'euros la valeur de certains actifs dont Vodafone India, et d'autres en Espagne et en Roumanie.

Le groupe a pointé, sur le plan commercial, la vive concurrence qu'il subit en Espagne et en Italie, avec l'arrivée récente sur ce dernier marché du groupe français Iliad, propriétaire de Free.

Pour réagir face à cette pression concurrentielle, Vodafone a proposé des promotions, ce qui a pesé sur son activité dans ces deux pays.

Au total, son chiffre d'affaires a reculé de 5,5% à 21,8 milliards d'euros. Le groupe a néanmoins vu ses ventes à données comparables progresser en Allemagne et dans la zone AMAP (Asie-Moyen-Orient-Pacifique).

"Notre performance dans la majorité de nos marchés a été bonne durant le premier semestre et nous avons mené des actions commerciales et opérationnelles pour répondre aux conditions difficiles en Italie et en Espagne", note Nick Read, le tout nouveau directeur général du groupe. Ce dernier remplace Vittorio Colao, qui tenait les rênes du groupe depuis dix ans.

M. Read a expliqué vouloir continuer à mettre l'accent sur la baisse des dépenses du groupe, ce qui lui permet de se montrer un peu plus optimiste sur les objectifs financiers pour l'exercice annuel.

Il vise désormais une hausse de 3% de son résultat brut d'exploitation ajusté, contre une progression comprise entre 1% et 5% jusqu'à présent. En outre, il a légèrement relevé ses attentes concernant ses flux de trésorerie.

Le dirigeant a en outre esquissé les axes de sa stratégie pour le groupe, en insistant sur la simplification de son organisation, l'investissement dans les réseaux mobiles ultra-rapides et la possible vente de ses activités dans les antennes-relais en Europe.

M. Read entend réduire ses dépenses opérationnelles en Europe d'au moins 1,2 milliard d'euros d'ici 2021, tout en voulant augmenter son chiffre d'affaires notamment grâce à l'acquisition en cours pour 18,4 milliards d'euros d'actifs en Europe de l'Américain Liberty Global, en Allemagne et en Europe de l'Est.

afp/buc