Le big bang que tout le monde pressentait a finalement eu lieu. Volkswagen (-0,23% à 173,30 euros) a annoncé officiellement la promotion de Herbert Diess au poste de président de son directoire, en lieu et place de Matthias Müller, avec effet immédiat. Herbert Diess était jusqu’alors responsable de la marque Volkswagen. Cette annonce intervient dans le cadre d’un vaste remaniement des instances dirigeantes du constructeur automobile allemand et d’une réorganisation de ses activités.

L'objectif est de se mettre en ordre de bataille pour le plan " Stratégie 2025 ", visant à faire du géant allemand un leader dans les véhicules moins polluants.

Sur le plan de la réorganisation, les activités automobiles seront désormais regroupées en trois grandes divisions : volume (Volkswagen, Skoda, Seat), Premium (Audi) et Super Premium (Porsche, Bentley, Lamborghini, Bugatti).

Par ailleurs, Volkswagen a fait un pas vers une possible introduction en bourse (IPO) de sa division poids lourds (marques Scania et MAN). Ainsi, le constructeur allemand va procéder "dès que possible" au changement de statut juridique de cette division afin de la préparer à une éventuelle IPO.

Volkswagen compterait placer jusqu'à 25% du capital de cette dernière et en conserver la majorité, croit savoir l'hebdomadaire " Der Spiegel ". Volkswagen espèrerait lever 6 à 7 milliards d'euros, via cette opération, poursuit le média allemand. De plus, ces derniers mois, plusieurs rumeurs concordantes évoquent une introduction en bourse réalisée dans la première moitié de 2019.

Du côté des analystes, les réactions s'avèrent globalement favorables. Ainsi, UBS estime que cette redistribution des cartes représente une très bonne opportunité pour le constructeur automobile allemand de se focaliser encore davantage sur la profitabilité. Par ailleurs, UBS note que la surperformance de la valeur ces derniers jours, au gré des fuites d'informations dans la presse, traduit le sentiment positif des investisseurs vis-à-vis du nouvel homme fort de Volkswagen. UBS réitère ainsi sa recommandation à l'achat sur Volkswagen.

De son côté, Bernstein note que ces annonces apparaissent positives et représentent un réel signe de changement. Le broker pense qu'elles seront bien accueillies par les investisseurs. De ce fait, l'expert a confirmé son opinion Surperformance sur le titre.

Seul Jefferies fait entendre une voix quelque peu dissonante. Sans sous-estimer la profondeur des changements annoncés, le broker américain est un peu chagriné par le manque de détails, notamment concernant le calendrier. Par ailleurs, l'analyste juge que les nombreuses fuites d'informations constatées dans la presse ces derniers jours traduisent des signes de friction en interne. In fine, Jefferies a renouvelé sa recommandation Conserver.