"Lorsqu'on a repris MAN, (l'ex-président) Ferdinand Piëch et moi-même avons promis au personnel (du fabricant de transmissions) Renk et de Diesel & Turbo que nous ne vendrions pas ces filiales ; le directoire (de VW) avait également donné sa parole", a dit à Reuters Bernd Osterloh, le président du comité d'entreprise.

Sous le précédent président du directoire Matthias Müller, les tentatives d'amaigrissement de la structure du groupe automobile avaient tourné court sous l'influence des syndicats et des familles Piëch et Porsche.

Le nouveau président du directoire Herbert Diess a toutefois dit le mois dernier que scinder Diesel & Turbo, Renk ou encore le constructeur de motocyclettes Ducatti restait une possibilité.

Diess s'est engagé à accélérer le changement post-dieselgate de VW, ce qui pourrait impliquer entre autres choses une introduction en Bourse du pôle poids lourds, afin de mieux assumer la coûteuse métamorphose dans les voitures électriques et autonomes.

"Nous discuterons des moyens de développer le pôle ingénierie (Diesel & Turbo) par le biais de solutions intelligentes", a poursuivi Osterloh. "Cette division ne peut rester dans l'immobilisme ; sur ce point, nous sommes d'accord avec M. Diess".

Le comité d'entreprise contrôle la moitié des 20 sièges du conseil de surveillance de Volkswagen et peut habituellement compter sur le soutien des délégués du Land de Basse-Saxe qui abrite le siège social du constructeur.

Osterloh a également dit que la marque VW progressait bien dans les réductions de coûts convenues dans le "pacte d'avenir" entre la direction et le personnel, 93% des économies annuelles planifiées étant déjà identifiées.

Destiné essentiellement à réduire les charges opérationnelles en Allemagne, le pacte a pour objectif de réaliser 3,7 milliards d'euros d'économies annuelles d'ici 2020 et de supprimer jusqu'à 23.000 emplois dans licenciements secs d'ici 2025.

Le plan a permis d'augmenter la rentabilité de VW en 2017 même si elle reste inférieure à celle de la concurrence.

Osterloh a enfin observé qu'il fallait prendre de nouvelles initiatives pour augmenter la production de la filiale tchèque Skoda pour qu'elle puisse faire face à une demande qui explose même si une partie de la production est déplacée en Allemagne, à Osnabrück, afin de soulager ses usines qui tournent à plein régime.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)

par Andreas Cremer et Jan Schwartz