Londres (awp/afp) - La justice britannique a donné raison lundi à des dizaines de milliers d'automobilistes qui poursuivaient Volkswagen et s'estimaient lésés par le scandale des moteurs truqués, ont annoncé les avocats des plaignants.

La Haute Cour de Londres a estimé que Volkswagen avait bien mis en place un "logiciel truqueur" en infraction des règles européennes dans des voitures vendues au Royaume-Uni afin de réussir les tests d'émissions polluantes, selon un communiqué.

La justice doit encore décider à quel dédommagement auront droit les 91.000 plaignants. Certains pourraient recevoir une partie de la somme qu'ils ont déboursée pour acheter leur voiture, sous les marques Volkswagen, Audi, Seat et Skoda.

Cette affaire, lancée en 2015, pourrait être in fine la plus grande action en justice de consommateurs dans l'histoire britannique.

"Selon les mots même du juge, la défense de Volkswagen était +remplie de défauts+, "désespérée+ et +absurde+. L'affaire a montré comment Volkswagen se comporte dans cette bataille judiciaire et envers ses clients, en refusant d'admettre des fautes et de verser des dédommagements", a déclaré Gareth Pope, un responsable du cabinet d'avocats Slater et Gordon, qui représente 70.000 plaignants.

Le constructeur avait lui estimé que les plaignants se trompaient sur la définition d'un logiciel truqueur, et sa position n'a pas changé.

Dans une déclaration publiée lundi après la décision de justice, le groupe estime que "l'affaire se poursuit", que les plaignants n'ont souffert d'aucune perte et qu'il ne devrait pas les dédommager.

Il précise être en train d'étudier la possibilité de faire appel.

Au total, quelque 1,2 million de véhicules de marque Volkswagen, Audi, Seat et Skoda ont été concernés au Royaume-Uni par la tricherie reconnue par le géant allemand fin 2015 sur un total de onze millions de voitures diesel dans le monde.

Volkswagen a déjà accepté de débourser 830 millions d'euros pour rembourser des clients demandant réparation dans le cadre d'un accord à l'amiable conclu fin février pour mettre un terme au plus grand procès du "dieselgate" en Allemagne.

Cette affaire hante l'industrie automobile depuis plus de quatre ans et a coûté au groupe plus de 30 milliards d'euros en frais juridiques, amendes et dédommagements, déboursés pour l'essentiel aux Etats-Unis.

afp/rp