PARIS, 28 janvier (Reuters) - Luca De Meo, nommé mardi à la tête de Renault, revient chez le constructeur de ses débuts après avoir sillonné pratiquement toute l'Europe de l'industrie automobile pendant plus de 25 ans, en passant par Fiat, Volkswagen et Seat, dont il a rafraîchi l'image et relancé les ventes depuis 2015.

Ce Milanais âgé de 52 ans se voit confier la triple mission de stabiliser l'alliance avec Nissan, brinquebalante depuis la chute de Carlos Ghosn fin 2018, d'incarner une gouvernance pérenne et, au-delà, d'ouvrir pour de bon une nouvelle ère.

Cette volonté de renouvellement a coûté à Thierry Bolloré, ex-adjoint du dirigeant charismatique, son poste de directeur général en octobre 2019, après moins d'un an d'intérim.

Renault a besoin d'un "nouveau souffle", expliquait alors le président du groupe, Jean-Dominique Senard.

C'est à Luca De Meo qu'échoit le rôle de redynamiser le groupe français, comme il l'a fait chez Seat, filiale espagnole de Volkswagen, où il a occupé la présidence du comité exécutif de novembre 2015 à janvier de cette année.

A ce poste, il a donné un coup de jeune à l'image du constructeur espagnol, en lançant notamment la marque Cupra, émanation de sa division sportive.

"Il a accéléré les choses", juge l'un de ses proches collaborateurs. "Quand il est arrivé chez Seat, la marque avait arrêté de perdre de l'argent et disposait d'une solide gamme de produits mais, sur ces bonnes bases, il a fait de Seat l'une des marques qui connaissent la plus forte croissance parmi les constructeurs généralistes en Europe."

"Et il a redonné de la fierté aux salariés, (...) l'image de la marque est de nouveau cool", poursuit ce même collaborateur.

A la ville fan de musique électro et collectionneur de montres, Luca de Meo a également diversifié les lieux de production de Seat au-delà de l'Espagne : le SUV Tarraco sort de la principale usine de Volkswagen à Wolfsburg et le modèle Ateca est produit sur les chaînes de Skoda, à Kvasinky, en République tchèque.

Avant son quinquennat en Catalogne, ce polyglotte - il parle français, entre autres - s'est formé chez Renault, qu'il a intégré en 1992 à la sortie de ses études, a travaillé pour la branche européenne de Toyota, puis pour Fiat, où il a dirigé les marques Lancia, Fiat et Alfa Romeo.

Il passe chez Volkswagen en 2009, d'abord à la direction du marketing puis, à partir de 2012, au conseil d'administration en charge des ventes et du marketing d'Audi. (Gilles Guillaume et Simon Carraud, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Toyota Motor Corporation, Renault, Volkswagen AG