Berlin (awp/afp) - La justice allemande a ordonné début mars de nouvelles perquisitions au siège du constructeur Volkswagen, dans le cadre d'une enquête pour manipulation de cours liée au scandale des moteurs diesel truqués, selon des sources concordantes.

"Des documents et d'importantes masses de données" ont été saisis dans 13 bureaux du géant de l'automobile à Wolfsbourg, a indiqué mardi à l'hebdomadaire Wirtschaftswoche un porte-parole du parquet de Brunswick.

Selon la même source, il s'agit d'enquêter sur un communiqué financier publié le 9 décembre 2015 par Volkswagen, qui minimisait l'ampleur de la fraude sur les moteurs diesel révélée trois mois plus tôt. Le parquet soupçonne ce document d'être "objectivement faux" et destiné à tromper les investisseurs.

Volkswagen a confirmé à l'AFP la tenue de ces nouvelles perquisitions et le lien avec le communiqué de fin 2015, mais se dit "convaincu d'avoir convenablement rempli ses obligations réglementaires d'information", selon un porte-parole.

Le parquet de Brunswick, parmi d'autres investigations sur des motifs distincts, enquête depuis juin 2016 sur des soupçons de manipulation de cours visant notamment l'ancien patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, ainsi que son ex-directeur financier devenu président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch.

Saisi par le gendarme allemand des marchés financiers (Bafin), le parquet de Stuttgart a de son côté ouvert en février 2017 une enquête visant notamment l'actuel patron du groupe, Matthias Müller, pour avoir "consciemment informé avec retard" les marchés financiers de la tricherie de grande ampleur du géant de l'automobile.

Après les révélations sur la tricherie, l'action de Volkswagen avait dévissé de 40% en deux jours. Des investisseurs ont encaissé de grosses pertes et réclament maintenant des milliards d'euros à Volkswagen.

La justice, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Allemagne, cherche toujours à établir les responsabilités individuelles dans la manipulation des valeurs d'émissions polluantes au sein du groupe allemand, qui a jeté une suspicion générale sur le secteur et écorné l'image de la technologie diesel sur le Vieux continent.

afp/rp