Zurich (awp) - Les incertitudes géopolitiques et l'évolution des marchés boursiers n'ont pas épargné VZ Holding au premier semestre. Le groupe financier a bouclé la période sur un recul du bénéfice et des entrées nettes d'argent. La direction entend toutefois renverser la vapeur lors des six derniers mois de l'année, où un retour à la croissance est attendu. Le titre plongeait à la Bourse suisse.

Le premier semestre s'est soldé sur un repli du bénéfice net de 5,8% sur un an à 40,4 mio CHF. Ce recul est à mettre notamment sur le compte d'une nette hausse des coûts. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a baissé de plus de 6% 50,8 mio.

L'accumulation des mauvaises nouvelles, comme le Brexit et la crise des réfugiés, a incité les clients de VZ Holding à davantage de prudence, souligne la société dans un communiqué. Sur les marchés financiers, les cours ont connu un redressement timide, alors que les taux d'intérêts ont suivi la tendance inverse.

Le produit d'exploitation est monté de 1,2% à 113,8 mio CHF. La mauvaise performance de la Bourse en début d'année a empêché le groupe financier d'améliorer encore sa croissance. Ce dernier a également pâti d'une base de comparaison élevée: le choc du franc avait généré des revenus additionnels "considérables" au premier semestre 2015.

Les charges d'exploitation ont pris un sérieux embonpoint: la hausse atteint 8,0% à 63,0 mio CHF. VZ Holding a augmenté en 2016 le nombre de ses conseillers clients de 13 unités pour atteindre 125 postes à plein temps (FTE). Le directeur général (CEO) Matthias Reinhart prévoit une poursuite de la hausse à 138 FTE en 2017. "Nous nous rapprochons ainsi de l'objectif visé de 160 conseillers à fin 2018", a déclaré mardi M. Reinhart au cours d'une conférence téléphonique.

AFFLUX EN BERNE

Les afflux d'argent frais ont atteint 1,01 mrd CHF, contre 1,11 mrd l'année précédente. Les entrées par conseiller, d'un montant annualisé de 16,1 mio CHF, se situent sous le corridor visé de 17 à 20 mio CHF.

Le CEO a mis cette situation sur le compte de la retenue de la clientèle dans un contexte de marché difficile, un comportement déjà observé lors de la crise financière. "En cas de situation normale, nous atteignons le corridor visé", a déclaré M. Reinhart. Les avoirs sous gestion ont augmenté à 17,27 mrd CHF, après 16,50 mrd à fin 2015.

Ces résultats sont inférieurs aux prévisions des analystes. Ces derniers avait tablé sur un produit d'exploitation de 118,5 mio CHF, un Ebitda de 54,0 mio, un bénéfice net de 42,3 mio CHF et une masse sous gestion (AuM) de 17,4 mrd CHF.

Depuis janvier, la somme du bilan a pris l'ascenseur (+16,2%) pour se fixer à 2,33 mrd CHF. Les fonds propres ont grappillé 1,7% à 383,6 mio CHF. La société a vu son ratio de fonds propres durs égarer 2,2 points de pourcentage (pp), à 26,5%.

BASE DE COMPARAISON MOINS DÉFAVORABLE

Pour l'ensemble de l'année, VZ Holding prévoit un "résultat semblable à 2015, sous réserve de revirements à la Bourse". Le CEO prévoit en effet un retour à la croissance au deuxième semestre, la base de comparaison du deuxième semestre 2015 étant moins élevée que celle, exceptionnellement haute, du premier partiel 2015. Le contexte de marché "semble meilleur" qu'au début de cette année, a-t-il conclu.

Cet optimisme ne se répercutait pas sur le cours du titre VZ Holding, qui chutait de 9,2% à 286,00 CHF vers 13h30. Le SPI reculait pour sa part de 0,79%.

Les perspectives de stagnation des bénéfices en 2016 pourraient susciter une certaine déception, au vu de la forte progression du titre au cours des deux dernières années, analyse Baader Helvea. Ce rapport d'étape démontre que même VZ Holding, qui surperforme le marché depuis longtemps, ne peut pas "marcher sur l'eau", image la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui craint également un retour de balancier sur le titre.

A l'opposé, Vontobel s'attend à une tendance haussière. Les fonds propres et croissance réalisée par le groupe zurichois constituent des garanties suffisantes pour l'établissement, qui rehausse son objectif de cours à 246 CHF.

Baader Helvea reconnaît que le modèle d'affaires de VZ devrait lui permettre d'atteindre son objectif de croissance à long terme. Un avis partagé par la ZKB. Les deux instituts confirment leur recommandation.

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