Le port de Gand : le plus grand port de vrac sec de Belgique

Série : Hotspots logistiques du Benelux

Gand représente bien plus qu'un nouveau plan de circulation, les « Gentse feetsen » ou encore les 6 jours de Gand. On a appris récemment que pour le port de Gand, 2016 avait été la meilleure année de tous les temps. Au total, on y a en effet transbordé 51 millions de tonnes de marchandises par voies navigables, soit 9,8 % de plus qu'en 2015. Pas moins de 29,1 millions de tonnes relevaient du transport maritime, ce qui constitue un record. Gand a par ailleurs à nouveau enregistré des chiffres inédits en matière de transbordement de marchandises conventionnelles et a également battu un record en termes de volume de vrac liquide. Gand a ainsi une nouvelle fois confirmé sa position de port de vrac et de plus grand port de vrac sec du pays. Quels sont les atouts de ce hotspot logistique ?

La maison du Port de Gand

L'emplacement

L'entreprise portuaire mise systématiquement et depuis toujours sur la distribution. De très nombreux prestataires de services logistiques sont établis sur les sites industriels et commerciaux entourant le port. Ce port est en outre multimodal, tous les quais étant équipés de dispositifs ferroviaires. Le réseau ferroviaire se trouve à un jet de pierre grâce à la gare de Gent-Dampoort. Gand représente un carrefour de navigation intérieure entre les Pays-Bas, l'Allemagne et la France et bénéficie de liaisons directes avec la mer du Nord via le canal Gand-Terneuzen. Le réseau routier est lui aussi déterminant : le port est parfaitement désenclavé grâce notamment aux échangeurs ovales « hollandais » vers la R4 Ouest et Est, le ring contournant Gand. Cela facilite le trafic vers les sites industriels logistiques grâce à l'absence de feux de signalisation.

L'infrastructure

Il existe encore et toujours pas mal de terrains maritimes disponibles à Gand. En 2010, 400 hectares ont été développés autour du « Kluizendok ». 100 de ces hectares ont déjà été attribués, ce qui signifie qu'il reste encore 300 hectares disponibles. Les aménagements publics ont déjà été prévus. WDP a également investi à cet endroit dans un nouveau pôle d'attraction logistique. Tout près d'un accès ovale, avec une ligne ferroviaire supplémentaire au niveau du centre de distribution. On trouve par ailleurs encore des bouts de terrains maritimes et artisanaux disponibles, de façon fragmentaire, sur les sites industriels du promoteur privé G2I. En 2016, l'Entreprise Portuaire de Gand a aussi libéré 27 hectares qui ont permis à des entreprises d'investir et de développer leurs activités.

Les grands centres de distribution

WDP n'est pas le seul acteur majeur à avoir opté pour une présence dans le port de Gand. De très nombreux sous-traitants de Volvo Cars s'y sont également établis. DSV et d'autres grands 3PL y possèdent d'importantes filiales. Honda y a également établi un centre de distribution. Tous les moteurs, toutes les motos et tondeuses ainsi que tous les accessoires automobiles destinés aux marchés d'Europe, du Moyen-Orient et d'Amérique du Nord passent par le port de Gand. En 2016, les principaux partenaires du port étaient d'ailleurs le Canada, la Russie et le Brésil. Pas mal d'échanges commerciaux ont également été effectués l'an dernier avec la Suède, la Chine et la Grande-Bretagne.

Cap sur le vrac

Avec les ports d'Anvers et de Zeebrugge à proximité, on pourrait penser que la concurrence est impitoyable. Mais cela se passe plutôt bien. Chacun possède en fait sa propre spécialisation. Zeebrugge est le port automobile et GNL. Anvers est pour sa part le plus grand port à containers alors que près de 100 000 containers passent chaque année par Gand. Grâce à sa tradition de ville industrielle, Gand est par contre un port de vrac et le plus grand port de vrac sec de Belgique. En 2016, pas moins de 17,7 millions de tonnes de vrac sec sont entrées dans le port de Gand. 61 % de ce volume sont représentés par du fret maritime. Le vrac liquide connaît également un bel essor, avec un tonnage multiplié par deux pour atteindre les 5,5 millions de tonnes en 2016.

L'avenir

Le domaine portuaire a été défini sur le plan juridique. Cela signifie que le port ne peut être développé que dans le cadre des contours prédéfinis. Les terrains maritimes sont rares mais les 300 hectares encore disponibles ne seront pas occupés en 5 ans. À l'avenir, on optimisera aussi l'affectation des terrains afin de permettre davantage d'activités maritimes. À terme, le port de Gand souhaite par exemple accroître de 20 % ses activités dans la partie la plus ancienne du port. Les responsables se penchent également sur l'accessibilité : on donnera cet automne les premiers coups de pelle liés à la construction de la nouvelle écluse de Terneuzen. L'avenir du port de Gand est donc assuré.