Des précipitations record aux Etats-Unis

D’intenses épisodes de précipitation ont touché la Corn Belt, sans accalmie depuis le mois de mars, poussant le ministère américain de l’agriculture (USDA) à revoir fortement à la baisse ses estimations de rendement et de production de maïs. Si ces révisions baissières concernent spécifiquement le maïs, la hausse des prix entraine, par effet domino, celui du blé, d’autant plus que les agriculteurs américains n’ont jamais semé aussi peu de blé.
 

Superficies ensemencées en blé aux États-Unis (en acre), par classe – source : USDA
 
C’est du moins le constat de l’USDA, qui estime que les surfaces réservées au blé, dont les prix ont nettement baissé depuis les sommets enregistrés en 2012, devraient s’établir à 45,8 millions d’acres (12,2 millions d’hectares). Cette baisse des surfaces est évidemment synonyme d’une moindre production, surtout en cas de dégradation des rendements.  

La canicule en Mer noire

Si la pluie inquiète outre-Atlantique, c’est au contraire la chaleur qui menace la production russe et plus globalement les origines Mer Noire. Les hautes températures enregistrées depuis le début du mois en Russie (au-dessus de 30°C) constituent effectivement un risque sur le blé, notamment sur sa qualité, qui pourrait être revue à la baisse.
Il n’est pas sans rappeler que cette région du globe tend, de par sa production, à s’imposer comme le nouveau centre névralgique du marché du blé. Dans ce cadre, la moindre suspicion d’une baisse de production en Russie constitue un relai acheteur sur les cours du blé.

Il convient toutefois de nuancer les impacts de cette canicule puisqu’à l’heure actuelle, la situation est plutôt favorable sur le bassin de la Mer Noire, avec des perspectives de production et d’exportation bien orientées. L’International Grains Council (IGC) prévoit pour la campagne 2019/2020 une production non loin des records enregistrés en 2017/2018 à 79.5 millions de tonnes tandis que les exportations de blé russe devraient se stabiliser autour de 35 millions de tonnes (voir graphique).
 

Evolution de la production et des exportations de blé russe – source : IGC

L’Europe surprend positivement

La campagne 2019/2020 est bien plus favorable que ne le prévoyait les observateurs il y a encore quelques mois. Les perspectives de production s’orientent ainsi vers les 143,8 millions de tonnes, c’est du moins ce que prévoit la Commission européenne, qui tablait il y a un mois sur 141,3 Mt et seulement 128,6 MT l’an dernier. Les disponibilités à l’export devraient ainsi progresser malgré les problèmes de sècheresses rencontrés en Espagne.