Le parquet de Munich a confirmé de son côté un article du Frankfurter Allgemeinz Zeitung (FAZ) sur l'ouverture d'une enquête concernant un journaliste du Financial Times, à la suite d'une plainte. Le parquet fait état du témoignage d'une personne qui aurait été mise au courant de l'article du FT avant sa publication.

Le FT a déclaré que les allégations de manipulation de marché ou de manquement à l'éthique journaliste étaient fausses et sans fondement.

Le titre Wirecard prenait 12% en milieu de journée à la Bourse de Francfort, plus forte hausse de l'indice paneuropéen Stoxx 600.

L'interdiction de la BaFin est la première de ce type concernant une valeur boursière en particulier. Le régulateur avait interdit la vente à découvert des actions bancaires lors de la crise financière mondiale en 2008.

La vente à découvert est une tactique de négociation boursière par laquelle un investisseur emprunte des titres pour les vendre dans l'espoir de les racheter moins cher plus tard.

"Les derniers jours ont été marqués par une grande incertitude sur les marchés financiers. Cela a été provoqué notamment par l'évolution du cours de l'action Wirecard AG au cours des dernières semaines", a déclaré la BaFin.

CLARIFIER LA SITUATION

Elle a précisé que l'interdiction de prendre des positions à découvert ou d'augmenter ses positions à découvert existantes sur Wirecard s'appliquait jusqu'au 18 avril.

Un porte-parole de Wirecard a déclaré que le groupe accueillait favorablement toutes les mesures des autorités de supervision qui contribuent à clarifier rapidement la situation.

A la clôture de vendredi, le titre Wirecard accusait une chute d'environ 40% depuis fin janvier, quand le Financial Times a commencé la publication de trois articles sur des malversations financières et des irrégularités comptables présumées dans les bureaux du groupe allemand à Singapour. Wirecard a dit qu'il porterait plainte contre le journal britannique pour ces articles qu'il a qualifiés de diffamatoires.

"Les informations parues dans la presse ont coïncidé avec une augmentation des positions courtes nettes", a déclaré la BaFin, ajoutant que ces positions courtes étaient détenues par divers investisseurs, notamment de l'étranger, souvent sous le seuil réglementaire de publication.

Les investisseurs qui détiennent plus de 0,5% des positions courtes sur une action sont obligés de déclarer leurs avoirs.

Selon ces déclarations, Slate Path Capital détenait des positions courtes représentant 1,5% des actions Wirecard à la date du 12 février, Odey Asset Management en détenait 0,77% le 8 février et 8 et l’Office d'investissement du Régime de pensions du Canada en détenait 0,36% le 4 octobre 2017.

"Ces derniers jours, il y a eu une nouvelle augmentation substantielle des positions courtes nettes", a poursuivi la BaFin, ajoutant que ces événements avaient créé de l'incertitude sur le marché, notamment en ce qui concerne la détermination du prix approprié de l'action Wirecard.

(Riham Alkousaa, Arno Schuetze et Alex Huebner, Dominique Rodriguez pour le service français)