Wirecard, dont le siège est à Munich, a informé les autorités de contrôle en Allemagne et à Singapour de sa propre enquête interne et de celle du cabinet juridique Rajah & Tann sur le dossier, a déclaré son président du directoire, Markus Braun.

"Jusqu'à présent, ils n'ont trouvé aucune preuve ni élément probant susceptible de soutenir la véracité de ces allégations", a-t-il déclaré aux analystes lors d'une conférence téléphonique.

Il a dit s'attendre à ce que l'enquête du cabinet extérieur soit achevée rapidement et il s'est engagé à rendre les conclusions publiques dans leur intégralité: "Nous ne nous attendons pas à ce que cette procédure débouche sur quoi que ce soit de concret", a-t-il ajouté.

En Bourse, Wirecard affichait un rebond de plus de 13% à 123,10 euros vers 15h00 GMT, effaçant une partie des lourdes pertes subies par le titre à la suite des articles du FT qui l'avaient fait chuter de 40%.

La plupart des analystes sont positifs sur le titre, 10 sur 28 le conseillant à "achat fort" et 13 à "achat", selon les données de Refinitiv. Leur objectif de cours médian est de 208 euros.

UNE ACTION EN JUSTICE PAS EXCLUE

Wirecard avait contesté la semaine dernière les deux articles du journal britannique en parlant d'informations "fausses, trompeuses et diffamatoires".

Il a publié lundi une réponse détaillée, dans laquelle il explique qu'un collaborateur à Singapour a fait état en avril 2018 de ses préoccupations concernant les agissements présumés d'un membre de l'équipe financière du groupe dans la cité-Etat.

"Des indications laissent à penser que les allégations pourraient être liées à une animosité personnelle entre les employés impliqués", selon Wirecard.

Dans un communiqué, le cabinet Rajah & Tann a confirmé avoir envoyé une lettre à Wirecard dimanche 3 février. "A ce jour, nous n'avons rien trouvé permettant de conclure à un comportement délictuel de la part d'un responsable ou d'un employé de la société", écrit-il dans ce courrier, disponible sur le site internet de Wirecard.

La police de Singapour a déclaré lundi qu'elle enquêtait sur les allégations d'irrégularités financières. En Allemagne, celles-ci n'ont entraîné aucune enquête du parquet ni des autorités réglementaires. Le parquet enquête plutôt auprès des vendeurs à découvert sur une éventuelle manipulation de marché.

Vendredi, le bureau du procureur de Munich avait déclaré n'avoir trouvé aucune preuve des actes répréhensibles supposés mentionnés par le Financial Times.

Markus Braun, qui est le principal actionnaire de Wirecard avec 7% du capital, a déclaré que la société n'excluait pas une action en justice contre le FT.

Wirecard, créé en 1999, est depuis longtemps la cible des vendeurs à découvert qui émettent des doutes sur sa comptabilité et son expansion rapide à l'international, ce qui entraîné une forte volatilité du titre.

(Dominique Rodriguez et Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey)

par Douglas Busvine et John Geddie