Dans l’affrontement qui dure depuis 2015 entre le Financial Times et Wirecard sur les pratiques comptables de ce dernier, le média britannique abat de nouvelles cartes sous la forme de documents internes. En bourse, l’article du quotidien britannique des affaires fait plonger Wirecard de 17,50% à 115,50 euros, soit le repli le plus important de l’indice Dax 30. Le Financial Times évoque en effet un effort concerté pour gonfler frauduleusement les ventes et les profits du groupe technologique allemand spécialisé dans les paiements.

A l'appui de ses affirmations, il dévoile des feuilles de calcul internes de l'entreprise et la correspondance entre des membres importants de l'équipe des finances de Wirecard à leur propos. En février, le groupe allemand a poursuivi en justice le Financial Times, l'accusant de calomnier ses employés épar des allégations non prouvées et fausses ". Le Financial Times précise que les documents ont été fournis par de lanceurs d'alerte.

Dans sa dernière livraison, il s'intéresse en particulier à la filiale de Wirecard à Dubai, Al Alam, qui, selon les documents en sa possession, a généré la moitié des bénéfices du groupe en 2016. Elle traiterait les paiements de 34 des plus importants clients du groupe.

Pour le Financial Times, " il y a de fortes indications - susceptibles d'attirer l'attention des auditeurs et des organismes de réglementation - qu'une grande partie du traitement des paiements attribués à ces 34 clients n'aurait pu avoir lieu ".

Interrogé par AOF, Wirecard rejette catégoriquement ces allégations d'irrégularités. " L'article publié aujourd'hui par le Financial Times est une compilation d'un certain nombre d'allégations fausses et trompeuses, que Dan McCrum avait déjà soulevées dans une série d'articles diffamatoires, et qui ont déjà été entièrement réfutées auparavant ", souligne la société.

Cette dernière juge regrettable que le Financial Times ait choisi de publier un article aussi irresponsable, en particulier dans des circonstances où elle a fourni au Financial Times, par l'intermédiaire de ses avocats, des preuves prima facie de collusion avec des vendeurs à découvert qui mettent en doute sa motivation pour publier ses articles.

En début d'année, l'action Wirecard avait déjà chuté en raison possibles irrégularités financières dans ses bureaux de Singapour. Une enquête externe n'avait pas pas révélé d'inexactitudes ayant une incidence importante sur les comptes du groupe.