Witbe rebondit fortement, de 9,77% à 8,20 euros, après avoir clôturé hier soir au plus bas niveau de sa courte histoire de société cotée (son IPO date d'avril 2016). Les investisseurs veulent croire que le spécialiste de la mesure de l'expérience client des services numériques va effectivement sortir de la mauvaise passe dans laquelle il est engagé depuis plusieurs trimestres après plusieurs reports de contrats consécutifs et un avertissement sur sa croissance fin 2016.

Witbe s'est en effet montré confiant pour son deuxième semestre 2017, grâce notamment au gain de "la plus importante commande de son histoire". Elle concerne la livraison à un opérateur télécoms nord-américain de robots vidéo Witbe sur plus d'une centaine de points aux Etats-Unis. Grâce à elle, le volume d'activité du troisième trimestre est d'ores et déjà supérieur à l'ensemble de l'activité du premier semestre et d'autres contrats importants sont également en cours de finalisation.

Au regard de ces derniers succès, Witbe a confirmé son objectif de croissance annuelle dynamique et rentable. Pour Gilbert Dupont, ces annonces tendent à valider l'important effet rattrapage qui était attendu au cours du second semestre. Fort de cette conviction, l'analyste a lui aussi maintenu inchangé son scénario d'atterrissage annuel des résultats de Witbe : un chiffre d'affaires en croissance de 16,8% et un bénéfice opérationnel de 1 million d'euros.

Tout porte donc à croire que le premier semestre encore compliqué enregistré par Witbe sera le dernier. Sur les six premiers mois de son exercice, sa perte nette a été multipliée par 3,5 à 4,3 millions d'euros. Toutefois, précise le groupe, cette période est traditionnellement déficitaire du fait d'une forte saisonnalité.

En revanche, la dégradation enregistrée au niveau de l'Ebitda, ressorti en perte de 2,93 millions d'euros alors qu'il était positif de 0,336 million un an plus tôt, est bel et bien liée à des paramètres opérationnels.

D'abord, Witbe a enregistré une forte hausse, +32%, de ses charges de personnels reflétant les importants investissements humains consentis depuis l'été 2016 suite à l'IPO. Le groupe a aussi renforcé ses efforts de marketing. De plus, la dégradation de l'Ebitda reflète le faible levier opérationnel avec un chiffre d'affaires semestriel en repli de 22% à 5 millions d'euros.