PARIS (Agefi-Dow Jones)--La nomination de Nicolas Hulot comme ministre d'Etat à la transition écologique et solidaire, numéro trois du gouvernement, a valu à EDF une chute de 6,5% en Bourse. Si l'entreprise peut craindre maints démêlés avec le nouveau poids lourd du cabinet, elle ne devrait pas être la seule.

Il se peut que les investisseurs sur-réagissent à sa nomination. Car Nicolas Hulot et EDF, qui parraine depuis longtemps sa fondation, se connaissent bien.

Et il ne paraît pas que la star de l'écologie soit dans la surenchère par rapport aux objectifs du candidat Macron, lui-même en phase avec la loi de transition énergétique ; notamment l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire en 2025, horizon de l'électricien depuis des mois.

De même, la volonté de hâter le déclin du charbon et des hydrocarbures, de porter à 32% la part des énergies renouvelables, ou de consacrer 15 milliards à la transition énergétique et écologique paraît commune aux deux hommes.

Restent les sujets délicats : Fessenheim, que le Président n'entend fermer qu'après la mise en service de l'EPR de Flamanville, et Hinkley Point, la méga-centrale qu'EDF doit construire outre-Manche et contre laquelle milite Nicolas Hulot.

Mais EDF sera loin d'être seule concernée : tous les acteurs de l'énergie, des transports, voire du logement et des infrastructures devraient relever aussi de lui. Sans parler de ceux de l'alimentation ou de l'aménagement du territoire, secteurs confiés à d'autres ministres mais qui devront aussi compter avec son influence.

Mais les plus exposés au choc pourraient se trouver… à Bruxelles. Car ce lobbyiste-né, opposant résolu à la politique énergétique de la Commission, pourrait s'avérer pour elle un redoutable adversaire !

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: CLE

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