WPP (+2,16% à 1 131 pence) fait partie des plus fortes hausses de l'indice FTSE 100 britannique dans la perspective d'une cession partielle de ses activités en Chine. Selon Sky News, le n°1 mondial de la publicité mènerait actuellement des discussions avec Alibaba, Tencent et China Media Capital Holdings (CMC) afin qu'ils acquièrent 20% de sa filiale chinoise. Selon la source de la chaine britannique, ce consortium valoriserait ces activités 2 à 2,5 milliards de dollars.

Selon Sky, les patrons de WPP se sont récemment rendus en Chine pour tenter de faire avancer ces discussions. Les activités chinoises du n°1 mondial de la publicité ont généré 1,4 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2017.

L'idée qui sous-tend ces négociations, dont il n'est pas sûr qu'elles aboutissent favorablement, est que WPP apporterait ses actifs dans une holding. Alibaba, CMC et Tencent en détiendraient des participations minoritaires à peu près équivalentes, WPP gardant la majorité.

Si la transaction est menée à son terme, elle permettrait à WPP de lever des fonds pour poursuivre la réduction de son endettement. Le groupe britannique s'est lancé récemment, suite au départ forcé de son fondateur et PDG Martin Sorrell sur des accusations d'abus de bien social, dans une revue de ses activités. Les analystes et observateurs s'attendaient surtout à ce que WPP cède le bureau d'études Kantar mais aucune information ne filtre à ce sujet.

Reste que l'entrée de nouveaux actionnaires minoritaires dans des participations du groupe de communication risque d'accroitre la complexité de son organisation. L'heure était pourtant, en plus du désendettement, à la simplification de la galaxie WPP et de ses nombreuses participations. Dès lors, la valorisation pourrait subir une décote de holding.

D'un point de vue stratégique, un rapprochement entre le n°1 mondial de la publicité et les géants chinois de la technologie et du e-commerce serait évidemment favorable. D'abord, il renforcerait la place de WPP en Chine, sachant que l'agence est l'une des sociétés occidentales du secteur les plus présentes dans le pays. Ensuite, il permettrait au groupe britannique de prendre sa part de la transformation en cours dans le domaine de la communication, faite de rapprochements entre les agences et les groupes d'informatique et de technologie.