Les cours pétroliers pâtissent toujours d’une offre mondiale abondante, qui ne contrebalance pas l’entrée en vigueur des sanctions américaines sur le pétrole iranien, d’autant plus que l’Iran s’organise pour continuer à exporter son brut et que des dérogations ont été accordées à certains pays, atténuant grandement les effets des sanctions.

La production américaine atteint par ailleurs un nouveau record à 11,6 millions de barils par jour (mbj), s’accompagnant d’une nouvelle poussée des stocks hebdomadaires. Ces derniers ont au total gonflé de près de 38 millions de barils sur les sept dernières semaines. Les pays membres de l’OPEP et leurs partenaires, dont la Russie, contribuent aussi nettement à ce sentiment général d’opulence de l’offre.

L’option de la remise en place de quotas de production a donc été largement débattue lors de la dernière réunion du cartel pétrolier et de ses partenaires, qui s’est tenu dimanche dernier à Abou Dhabi. Certains pays, dont l’Arabie Saoudite, appellent à l’adoption d’ajustements de la production, d’autant plus que les prévisions de l’OPEP tablent d’ores et déjà pour une offre excédentaire en 2019. Néanmoins, force est de constater que cette option ne fait pas consensus, bien que le Royaume Saoudien tente de donner l’exemple via l’annonce d’une réduction de ses exportations de 500.000 barils par jour dès le mois décembre.

C’est dans ce contexte déjà tendu que les autorités saoudiennes étudient les effets possibles d’une dissolution de l’OPEP, de quoi susciter de nombreuses interrogations quant au pouvoir de régulation de l’Institution puisque l’Arabie Saoudite domine le cartel depuis près de 60 ans.

Techniquement, en données journalières, le WTI a subi d’importants dégagements depuis le mois d’octobre, confirmé par le franchissement à la baisse des 64 USD. La configuration apparaît baissière, en atteste le retournement des moyennes mobiles journalières. La correction des cours pourrait ainsi se poursuivre jusqu’à la ligne des 57,25 USD, zone qui correspond à la moyenne mobile à 100 semaines. La trajectoire de moyen terme que nous avons proposé la semaine dernière reste d'actualité.