Paris (awp/afp) - Après avoir entamé le second trimestre sur un nouvel accès d'angoisse, les marchés mondiaux semblaient retrouver un peu de calme jeudi, aidés notamment par le fort rebond des cours du pétrole.

Les Bourses chinoises sont ainsi parvenues à terminer sur une note positive en dépit d'un démarrage dans le rouge, soutenues par la reprise du secteur de l'énergie: la Bourse de Hong Kong s'est adjugé 0,84%, celle de Shanghai a terminé en hausse de 1,69% et celle de Shenzhen a bondi de 2,26%.

Tokyo a en revanche subi une quatrième séance consécutive de baisse, sur fond d'inquiétudes de plus en plus vives sur la propagation du Covid-19 au Japon.

Encouragés par l'Asie, les indices européens ont réussi à timidement rebondir jeudi matin, après avoir accusé des pertes de l'ordre de 3% à 4% la veille.

Paris prenait ainsi 0,50% dans les premiers échanges, Francfort 0,15% et Londres 0,44%. Même éclaircie du côté de Milan (+0,78%) tandis que Madrid hésitait davantage (-0,13%).

"Le second trimestre a débuté par une séance nettement baissière, mais la stabilisation des marchés ne sera remise en cause que si la baisse se poursuit d'ici la fin de la semaine", estime dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Le rebond des cours du pétrole pourrait apporter un soutien temporaire aux Bourses ce jeudi, mais c'est la statistiques américaine des inscriptions hebdomadaires au chômage qui devrait occuper le devant de la scène", poursuit M. Le Liboux.

Les cours du pétrole rebondissaient nettement jeudi en début d'échanges européens, les investisseurs misant sur une intervention de Washington pour tenter d'apaiser la guerre des prix entre Ryad et Moscou.

Sur le marché des changes, l'euro poursuivait son recul face au dollar, toujours plébiscité en raison de son statut de valeur refuge.

Les obligations souveraines évoluaient pour leur part sans grand changement.

20% des cas mondiaux aux Etats-Unis

Si le pic de l'épidémie pourrait bientôt être atteint en Europe, la propagation du coronavirus aux Etats-Unis, appelés à devenir le nouvel épicentre de la pandémie, focalise ces derniers jours l'attention des investisseurs.

"Le nombre de cas dépasse maintenant les 200'000 aux Etats-Unis, soit 20% des cas mondiaux recensés, qui devraient par ailleurs dépasser le million aujourd'hui" tandis que "le nombre de décès, qui a doublé en moins de 3 jours" outre-Atlantique, "atteint près de 5000 et pourrait exploser dans les jours à venir", souligne Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

Mais, malgré cela, le président américain "hésite encore sur la stratégie à adopter", note-t-il.

"En effet, celui-ci n'est toujours pas favorable à un lock down (confinement, NDLR) global de la première puissance économique mondiale et hésite encore à interdire les vols intérieurs aux Etats-Unis", souligne M. Boy.

Or, ajoute-t-il, "plus les décisions prendront du temps, plus l'impact sur la santé et l'économie sera long".

Dans ce contexte, les nouveaux chiffres de l'emploi attendus aux Etats-Unis jeudi seront à nouveau très scrutés.

"On s'attend à une forte hausse des inscriptions au chômage aux Etats-Unis pour la semaine allant jusqu'au 28 mars, potentiellement plus importante que la semaine précédente" où elles avaient dépassé 3 millions, un record, explique Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Autre motif d'inquiétude: "il semble qu'il y ait une deuxième vague d'infections en Chine, ce qui semble suggérer que même si nous maîtrisons cette épidémie particulière, certains niveaux de restrictions sont susceptibles de rester en place un certain temps", retardant d'autant le rebond économique attendu à la sortie du confinement, indique Michael Hewson, un analyste de CMC Markets UK.

afp/jh