Paris (awp/afp) - Après une année record en 2018, la demande de gaz va croître ces prochaines années mais à un rythme moins soutenu, avec l'essoufflement de la croissance et du remplacement du charbon, a estimé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) vendredi.

La demande mondiale a augmenté de 4,6% l'an dernier, à son rythme le plus élevé depuis 2010, tirée par la Chine et les Etats-Unis, selon un rapport consacré au gaz par l'agence basée à Paris. Cette dynamique a été alimentée par le remplacement du charbon, très polluant, la croissance économique ainsi qu'une météo favorable.

Mais ces trois facteurs joueront moins ces prochaines années, si bien que la croissance sera moins marquée: d'ici à 2024, elle devrait se poursuivre à un rythme annuel de 1,6%, tirée par l'industrie et la Chine, où les autorités veulent améliorer la qualité de l'air dans les villes.

"Le gaz utilisé pour la production d'électricité devrait augmenter à un rythme plus faible en raison de la forte concurrence des renouvelables et du charbon", souligne l'AIE, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique.

Si la gaz est souvent considéré comme un moindre mal que le charbon, car il pollue beaucoup moins à l'usage, il n'est pas à l'abri des critiques.

"Le gaz naturel peut faire partie de la solution pour une énergie plus propre, à la fois sur terre et en mer comme carburant alternatif pour les navire, mais il fait face à ses propres défis", remarque ainsi le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol.

Il faut ainsi, selon lui, "s'assurer de la compétitivité de ses prix dans les économies en développement, garantir la sécurité d'approvisionnement dans des marchés de plus en plus interdépendants et continuer la réduction de son empreinte environnementale, particulièrement en termes d'émissions de méthane".

Ce gaz, qui s'échappe notamment lors de l'exploitation et du transport des hydrocarbures, a en effet un pouvoir de réchauffement de l'atmosphère beaucoup plus puissant que le CO2.

afp/al