Singapour (awp/afp) - Les prix du brut ont poursuivi leur remontée jeudi, encouragés par des signaux positifs envoyés par la Russie avant une réunion cruciale des principaux pays producteurs de pétrole pour soutenir un marché du pétrole dévasté.

Le baril américain de WTI pour livraison en mai gagnait 2,67%, à 25,76 dollars vers 3H20 GMT.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin progressait de 1,49%, à 33,33 dollars.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix autres pays producteurs invités, dont la Russie et les Etats-Unis, doivent se réunir jeudi en téléconférence et discuter d'une réduction de leurs extractions, à un moment où le marché est inondé de brut.

L'espoir d'un accord monte alors que les prix ont atteint la semaine dernière un plus bas depuis 18 ans, sous l'effet des mesures drastiques de restrictions des mouvements mises en place par les Etats qui ont fait fondre la demande.

Une guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie a aussi contribué à faire dégringoler les cours, et les acteurs du marché espèrent que les deux pays vont trouver un terrain d'entente au cours de cette réunion.

Un porte-parole du ministère de l'Energie russe a ainsi indiqué à l'agence Tass mercredi que Moscou était "prêt à réduire de 1,6 million de barils par jour" sa production, soit 14% de son niveau du premier trimestre.

Signes d'apaisement

Il s'agit d'un signe encourageant, mais Ryad et Moscou ont aussi laissé entendre qu'ils n'accepteraient de réduire leur production que si les autres grands producteurs baissaient aussi leur extraction, au premier rang desquels les Etats-Unis.

Une révision à la baisse de la prévision annuelle de production américaine publié cette semaine pourrait satisfaire l'Arabie saoudite et la Russie, selon des analystes.

Une autre réunion clé est attendue vendredi entre les ministres de l'Energie du G20 pour discuter des mesures de stabilisation du marché.

Les analystes avertissent cependant que des points de détail pourraient faire capoter un accord et qu'une réduction trop modeste pourrait encore accentuer la chute.

Une réduction de 10 millions de barils par jour "pourrait ne pas avoir beaucoup d'effet haussier et voir les pressions à la vente pousser les prix du brut vers les 20 dollars", a estimé Edward Moya, analyste des marchés pour OANDA.

N'excluant pas un échec de la réunion, il souligne que "les prochaines 24 heures seront critiques pour les prix mondiaux du pétrole".

afp/fr