New York (awp/afp) - Le prix du pétrole new-yorkais montait à l'ouverture lundi, rebondissant après sa pire semaine en deux ans dans le sillage du regain de vigueur à la Bourse et du repli du dollar.

Vers 14H10 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, gagnait 71 cents et s'échangeait à 59,91 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Il avait reculé de 9,5% la semaine dernière, sa plus importante chute depuis janvier 2016.

Mais "comme sur les autres marchés financiers, l'état d'esprit a changé et la tendance s'est inversée", a remarqué Matt Smith de ClipperData.

A Wall Street les indices sont repartis avec entrain à la hausse après une semaine chaotique, alimentant l'appétit des investisseurs pour les actifs plus risqués.

Le dollar de son côté se repliait un peu face à un panier de grandes devises, rendant ainsi moins cher le baril libellé dans le billet vert pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

En lien plus direct avec le marché du brut, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a dans son rapport mensuel une nouvelle fois revu à la hausse ses prévisions de l'offre américaine cette année, augmentation qualifiée de "préoccupante" par le cartel.

L'Opep s'est en effet associée fin 2016 à 10 autres producteurs, dont la Russie, pour limiter leur production.

Cet accord, qui a été renouvelé jusqu'à fin 2018, ainsi que des perturbations involontaires de la production, notamment au Venezuela, ont fait grimper les prix du pétrole.

Mais les industriels américains ont profité de cette opportunité pour développer leurs coûteuses exploitations de pétrole de schiste. Le nombre de puits actifs a encore augmenté la semaine dernière, selon le dernier décompte de l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes.

La production hebdomadaire aux Etats-Unis a dépassé les 10 millions de barils par jour.

"Les investisseurs s'inquiètent; ce qui a fait grimper les prix du brut depuis le mois de septembre, à savoir une demande mondiale robuste, des perturbations de la production et une discipline de l'industrie américaine, pourrait ne pas tenir", ont commenté les analystes de Goldman Sachs.

Toutefois, a souligné Phil Flynn de Pruce Futures Group, "les producteurs répondent à la demande. Ils ne pompent pas juste pour le plaisir de pomper, les réserves de pétrole ont plongé aux Etats-Unis et la demande au niveau mondial est au plus haut".

L'Opep a d'ailleurs aussi relevé dans son rapport mensuel sa prévision de demande mondiale de pétrole à 98,60 millions de barils par jour, soit une croissance de 1,59 million de barils par jour sur l'année.

afp/rp