Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole reculaient mardi en cours d'échanges européens à leur plus bas niveau en un mois alors que les marchés se détournaient des actifs les plus risqués.

Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 78,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 94 cents à 68,42 dollars.

Vers 09H30 GMT, le Brent a touché 78,32 dollars et le WTI 68,09 dollars, leurs plus bas depuis plus d'un mois.

"La séance asiatique a vu tous les actifs risqués dans le rouge, que ce soient les actions ou le pétrole", ont commenté les analystes de JBC Energy, qui jugent que "les tentatives chinoises de rassurer le marché n'effacent pas la prudence des investisseurs" face à une croissance mondiale prévue en berne et à un risque géopolitique accru.

Du côté du marché pétrolier, "les cours de l'or noir sont pris entre la perspective des sanctions contre l'Iran et l'offre de plus en plus abondante de l'Opep et de ses partenaires", a résumé Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.

A partir de début novembre, les sanctions américaines contre Téhéran viseront directement les importateurs de pétrole iranien, une perspective qui a fait grimper les prix à leur plus haut en quatre ans début octobre.

Mais l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, produit actuellement à des niveaux élevés pour éviter un déséquilibre du marché.

L'Arabie saoudite pourrait ainsi produire plus de 11 millions de barils de pétrole par jour, un record pour le plus grand exportateur mondial, a affirmé lundi son ministre de l'Energie à l'agence russe TASS.

Il a également écarté une utilisation politique du pétrole alors que les tensions entre Washington et Ryad restent vives après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Pour l'instant rassurés sur ces tensions, "les marchés vont attendre les données hebdomadaires sur les réserves américaines", a expliqué M. Lu.

L'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA) publiera mercredi ses données hebdomadaires sur les stocks du premier consommateur mondial, après quatre semaines consécutives de hausse, signe que l'offre répond amplement à la demande.

Mais à plus long terme, la géopolitique pourrait revenir perturber les perspectives de la production mondiale, ont prévenu les analystes de DNB Markets.

"Les capacités non utilisées de l'Opep sont à un niveau exceptionnellement bas, le marché va être particulièrement vulnérable à la moindre perturbation", ont-ils affirmé.

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