New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont terminé en forte baisse jeudi, dans un climat toujours morose lié à la propagation rapide du nouveau coronavirus qui pourrait affecter la demande d'or noir en Chine.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a perdu 1,17 dollar, ou 1,9%, pour finir à 62,04 dollars, au plus bas depuis début décembre.

A New York, le baril américain de WTI pour la même échéance, a reculé de 1,15 dollar, ou 2%, pour clôturer à 55,59 dollars, son plus bas niveau depuis fin novembre.

"L'épidémie a commencé en Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole", rappelle Christin Redmond de Schneider Electric.

Et elle s'est déclenchée juste avant le Nouvel an chinois, "un événement pour lequel des millions de personnes se rendent habituellement dans leur ville natale pour rejoindre leur famille, créant une énorme augmentation de la demande en transports", ajoute-t-elle.

Mais la Chine, pour tenter de contenir le virus qui a déjà fait 18 morts, a confiné une vingtaine de millions d'habitants dans la région de Wuhan, le berceau de l'épidémie. Même la Cité interdite de Pékin, l'ancien palais des empereurs, a annoncé sa fermeture jusqu'à nouvel ordre pour éviter tout risque de contamination entre les visiteurs.

"La forte diminution des voyages et les effets économiques négatifs potentiels des blocages devraient avoir un effet important sur la demande de brut, au moins à court terme", estime Mme Redmond.

Selon les analystes de JPMorgan, le coronavirus pourrait entraîner une baisse de jusqu'à 5 dollars le baril "si la crise se transforme en une situation semblable au Sras", l'épidémie qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003.

Les cours ont un peu limité leurs pertes après la parution en cours de séance jeudi du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) montrant une baisse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis pour la semaine achevée le 17 janvier.

Mais la production d'or noir est aussi restée au niveau record atteint la semaine précédente, les Etats-Unis extrayant en moyenne 13 millions de barils par jour (mbj). Le pays conforte ainsi son statut de premier producteur mondial d'or noir.

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