Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole baissaient lundi en cours d'échanges européens dans un marché partagé entre les conflits commerciaux qui pèsent sur la demande et les tensions géopolitiques qui pourraient affecter l'offre.

Vers 14H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 61,83 dollars à Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juillet cédait 32 cents à 52,19 dollars.

"Le marché du pétrole doit digérer aujourd'hui des informations inquiétantes sur l'offre, cette fois venant d'Inde", ont souligné les analystes de JBC Energy.

L'Inde a décidé d'augmenter dès dimanche les taxes douanières sur 29 produits américains, a indiqué la presse indienne samedi.

Si les produits pétroliers ne sont pas directement concernés, les tensions commerciales tendent à peser sur une croissance mondiale fragile, ce qui affecte les perspectives de la demande d'or noir.

L'Agence internationale de l'Energie (AIE) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont tous deux revu à la baisse leurs prévisions de demande dans leurs rapports mensuels publiés la semaine dernière.

Mais les prix du pétrole étaient cependant soutenus par les efforts de l'Opep et de ses partenaires, dont la Russie, ainsi que par les tensions géopolitiques.

Les deux pétroliers endommagés par des attaques dans la région du Golfe ont été mis en sécurité dimanche, l'Arabie saoudite incriminant à son tour l'Iran et prévenant qu'elle réagira à toute menace.

Le président du Parlement iranien a pour sa part insinué dimanche que les Etats-Unis étaient derrière les attaques "suspectes".

Ces tensions ont fait grimper les prix en fin de semaine dernière, et "les courtiers vont surveiller la situation de près vu l'importance du détroit d'Ormuz", a noté Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le détroit, au large de l'Iran, voit passer l'essentiel des exportations de pétrole du Moyen-Orient, et un conflit ouvert dans cette zone pourrait faire plonger l'offre et s'envoler les cours.

Ces tensions pourraient d'ailleurs compliquer les négociations de l'Opep+. Si, théoriquement, la baisse des prix devrait pousser ces producteurs à renouveler leur pacte de limitation des extractions pour soutenir les cours, l'Iran ne cache pas son mécontentement de voir l'Arabie saoudite gagner des parts de marché à ses dépens.

La prochaine réunion de l'Opep est toujours officiellement annoncée pour le 25 juin, mais la Russie et l'Arabie saoudite ont demandé à décaler la réunion à début juillet, ce que l'Iran refuse.

Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, rencontre lundi après-midi le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, en Iran.

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