New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi après avoir de nouveau battu leurs records en cinq mois, l'Agence internationale de l'Energie prévenant que cette hausse des prix pourrait peser sur la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a clôturé à 70,83 dollars à Londres, en retrait de 90 cents par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de mai a cédé 1,03 dollar, à 63,58 dollars.

Mercredi, le Brent avait atteint en séance 71,78 dollars tandis que le WTI avait grimpé mardi à 64,79 dollars, des niveaux plus vus depuis novembre.

"Clairement, des prix du pétrole à 70 dollars le baril pour le Brent sont moins confortables pour les consommateurs qu'ils ne l'étaient au début de l'année", a prévenu l'AIE dans son rapport mensuel.

L'Agence s'inquiète également des signes d'affaiblissement de la croissance mondiale.

Résultat, si elle maintient pour l'instant que la demande mondiale devrait passer cette année le cap symbolique des 100 millions de barils par jour, elle admet désormais que "les risques sont aujourd'hui à la baisse" pour la demande.

"L'AIE alerte continuellement sur un calage de la demande, et pour l'instant il n'a pas vraiment eu lieu", a toutefois tempéré Phil Flynn de Price Futures Group.

A plus court terme, le marché a continué à digérer les données publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) qui font état d'une nouvelle hausse élevée des stocks de brut la semaine dernière.

Mais les stocks d'essence ont aussi chuté de 7,7 millions de barils.

"Conséquence: le prix de l'essence américaine a bondi, avec un écart marqué entre ce cours et celui du brut", ont commenté les analystes de Commerzbank.

"Le président Donald Trump ne va pas être content de voir les prix du carburant grimper avant l'été, saison de la conduite", ont-ils ajouté, prévoyant un nouveau tweet présidentiel sur le sujet.

M. Trump avait fait pression en 2018 sur l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour qu'elle assouplisse son accord de limitation de la production afin de faire reculer les prix, ce qui avait conduit à une dégringolade des cours au quatrième trimestre.

Depuis, l'Opep et ses partenaires ont durci les paramètres de cet accord et les prix du Brent et du WTI ont grimpé depuis le début de l'année, de respectivement 32% et 40%.

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