Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole cédaient du terrain lundi, trahissant les inquiétudes des investisseurs au sujet d'un regain de la pandémie de Covid-19 et du retour des mesures de confinement, défavorable à la demande, qu'il pourrait entraîner.

Vers 09h35 GMT (11h35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 40,58 dollars à Londres, en baisse de 1,07% par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois perdait 0,86%, à 38,16 dollars.

La semaine précédente, le Brent a baissé de 2,8% et le WTI de 3,2%.

"Les prix du pétrole diminuent à mesure que les cas de Covid-19 augmentent", a résumé Louise Dickson, analyste de Rystad Energy.

La barre symbolique des 40 dollars, autour de laquelle les deux indices évoluent ces derniers jours, "n'est pas viable dans la perspective d'un retour du confinement et de certaines restrictions de mobilité dans des marchés importants comme les États-Unis ou le Brésil", a-t-elle ajouté.

Le monde, confronté depuis décembre dernier à la pandémie de Covid-19, a franchi dimanche deux seuils symboliques: plus d'un demi-million de morts et dix millions de cas.

En Chine, berceau de l'épidémie et premier importateur d'hydrocarbures, les autorités locales ont annoncé dimanche le confinement du canton d'Anxin, situé à 60 kilomètres au sud de Pékin, après la découverte d'une dizaine de cas liés au rebond épidémique dans la capitale.

Aux Etats-Unis, la contagion progresse dans 30 des 50 États américains, notamment dans les plus grands et les plus peuplés du sud et de l'ouest du pays: la Californie, le Texas et la Floride. Et certains ont dû faire une pause dans le processus de déconfinement.

Aux Etats-Unis toujours, le groupe gazier et pétrolier Chesapeake Energy a demandé à être placé dimanche sous le régime du "chapitre 11", la loi sur les faillites qui permet à une entreprise n'arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l'abri des créanciers.

Le confinement "a été fatal pour l'entreprise qui se débattait déjà depuis des années avec un énorme fardeau: sa dette", a commenté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.

Mais d'un autre côté, "la faillite de Chesapeake est une bonne nouvelle pour la réduction du surplus mondial de brut, car le géant du pétrole de schiste est en partie responsable de l'accumulation rapide des stocks mondiaux depuis des années et a eu un impact négatif sur les prix du pétrole", a-t-elle ajouté.

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