New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont chuté vendredi dans le sillage d'indicateurs économiques jugés décevants sur les importations chinoises ainsi que sur l'emploi américain, ces deux éléments entretenant les craintes d'un ralentissement économique mondial.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé à 65,74 dollars à Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de jeudi.

A New York, le baril américain de WTI pour le contrat d'avril a cédé 59 cents à 56,07 dollars.

"Les chiffres économiques en provenance de Chine et des Etats-Unis ont ravivé quelques inquiétudes parmi les investisseurs quant aux risques de récession qui pèsent actuellement", a réagi Mike Lynch de SEER.

L'appétit de la Chine pour le brut reste gargantuesque, avec 39,23 millions de tonnes importées en février. Si les importations sont en légère baisse par rapport à janvier (42,6 millions de tonnes) en raison d'un effet calendaire, elles grimpent nettement par rapport à février 2018 (32,26 millions de tonnes).

"Nous pensons que la vigueur des importations de pétrole s'explique par la nécessité de constituer des réserves pour de nouvelles raffineries", ont commenté les analystes de Capital Economics.

Mais le marché s'est davantage focalisé vendredi sur les importations tous produits confondus, qui ont chuté en février de 5,2% par rapport à l'année précédente.

"Les données des douanes chinoises étaient très mauvaises, elles sont venues décupler les craintes sur la croissance mondiale", a résumé Stephen Brennock, analyste chez PVM.

Egalement source d'inquiétudes pour les investisseurs, l'effondrement surprise en février des créations d'emplois aux Etats-Unis, reflétant le contre-coup du "shutdown" de l'administration le mois d'avant mais aussi les difficultés de plus en plus grandes des entreprises à pourvoir des emplois.

Les cours du brut ont plongé peu après la publication de ce rapport, avant progressivement de se ressaisir en cours de séance pour finir en petite baisse.

"Juste avant le week-end, certains se sont peut-être dit que les cours avaient un peu trop baissé durant la séance", a analysé Mike Lynch.

Egalement source d'apaisement des craintes en fin de journée, la publication par la société américaine Baker Hughes du nombre de puits de forage actifs aux Etats-Unis.

Au 8 mars, 834 puits de pétrole étaient actifs dans le pays, soit 9 de moins qu'une semaine auparavant, suggérant que la production américaine pourrait être un peu moins vigoureuse dans les prochaines semaines.

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