Singapour (awp/afp) - Les cours du pétrole continuaient de flamber, vendredi en Asie, en raison de l'escalade entre Washington et Téhéran, alors que l'Iran a clairement fermé la porte la veille à l'offre de dialogue du président américain Donald Trump.

Vers 03H30 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, progressait de 31 cents à 63,18 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

Le baril de Brent, référence européenne, pour juillet, gagnait 35 cents, à 72,97 dollars.

Jeudi, le Brent de la mer du Nord avait fini à Londres en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le baril de WTI avait aussi pris 85 cents.

Pressée d'étayer la véracité de la menace iranienne brandie depuis plus de dix jours pour justifier des déploiements militaires au Moyen-Orient puis le rappel de diplomates américains en poste en Irak, l'administration du milliardaire républicain a laissé filtrer de nouveaux éléments.

Un responsable américain a notamment affirmé jeudi à l'AFP que des missiles chargés sur des embarcations traditionnelles dans le Golfe par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, étaient "une source d'inquiétude".

Dans ce contexte explosif, qui multiplie les risques de confrontation militaire entre les deux ennemis, le président américain souffle comme souvent le chaud et le froid. Ainsi, malgré le ton martial, il a fait plusieurs appels du pied aux dirigeants iraniens.

"Je suis sûr que l'Iran voudra bientôt discuter", a-t-il lancé mercredi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, lui a opposé une fin de non recevoir.

"Je ne sais pas pourquoi le président Trump est confiant car c'est totalement faux", a-t-il répondu jeudi depuis Tokyo, écartant "toute possibilité" de négociations avec les Etats-Unis qu'il a accusés de provoquer une escalade "inacceptable".

"Les prix du brut grimpent car les tensions grandissantes au Moyen-Orient font craindre des perturbations de l'offre à court terme", a déclaré le groupe Phillip Futures dans une note.

Les sanctions américaines contre l'Iran avaient déjà auparavant contribué à réduire l'offre, de même que les réductions de production décidées par l'Opep et ses partenaires, au premier rang desquels la Russie.

Le groupe Oanda considère cependant que "la température géopolitique devra grimper beaucoup plus haut pour continuer à faire monter les cours", en rappelant que ceux-ci subissaient l'effet du conflit commercial entre Pékin et Washington, qui tend à faire baisser les prix du fait de son impact sur les échanges mondiaux.

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