Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole baissaient jeudi en cours d'échanges européens, alors que les négociations entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, réunis à Vienne, s'annoncent difficiles.

Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 50,92 dollars à Londres, en baisse de 0,41% par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril américain de WTI pour avril perdait 0,51% à 46,55 dollars.

Les 13 membres de l'Opep doivent décider jeudi d'une position commune pour soutenir les prix dans un contexte de crise économique déclenchée par l'épidémie de coronavirus.

Les déclarations des responsables libyen et iranien mercredi à Vienne ont illustré les divergences d'approche au sein du cartel.

Quand le président libyen de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), Mustafa Sanallah, s'est dit réticent à toute coupe supplémentaire de la production, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh estimait nécessaire le retrait du marché "d'au moins un demi-million" de barils par jour.

Pire, vendredi, les alliés du cartel, avec la Russie en-tête, pourront également donner de la voix, et rendre le consensus d'autant plus difficile à atteindre.

"Il y a encore un écart considérable entre les positions de l'Arabie saoudite d'une part et celles de la Russie d'autre part", a commenté Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.

"Des médias suggèrent que l'Arabie saoudite souhaite réduire (la production) de jusqu'à 1,5 million de barils par jour de plus au deuxième trimestre 2020, tout en prolongeant l'accord existant jusqu'à la fin de l'année", ont renchéri Warren Patterson et Wenyu Yao, analystes pour ING.

A l'inverse, la Russie pourrait se satisfaire d'une simple prolongation de l'accord actuel, ont-ils ajouté.

Mercredi, le cabinet IHS Markit a dit s'attendre à une baisse de la demande de 3,8 millions de barils par jour (mb/j) au premier trimestre par rapport à la même période en 2019.

Face à ce chiffre, les efforts actuellement consentis par l'Opep apparaissent "relativement pitoyables", et "il faut un effort supplémentaire", a souligné Neil Wilson, analyste de Markets.Com.

"Le marché sera déçu s'il n'y a qu'une extension" de l'accord actuel, ont approuvé les analystes d'ING.

Malgré la nervosité due à ces désaccords, plusieurs analystes soulignaient qu'il restait probable que la Russie finisse par s'aligner sur ses alliés.

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