New York (awp/afp) - Le pétrole a légèrement progressé à Londres et a stagné à New York jeudi après avoir fortement progressé la veille tandis que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires évoquent la possibilité de nouvelles baisses de production.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a gagné 39 cents, ou 0,6%, pour clôturer à 63,39 dollars.

A New York, le baril américain de WTI pour janvier a terminé à 58,43 dollars, comme mercredi.

Les prix du Brent et du WTI avaient alors grimpé de respectivement 3,6% et 4,2%, des niveaux de hausse plus observés depuis la mi-septembre et les attaques sur des installations saoudiennes.

"Les acteurs du marché ont bien évidemment toute leur attention tournée vers Vienne", où sont réunis jeudi et vendredi les 14 membres de l'Opep et ses dix partenaires, dont la Russie, observe John Kilduff, d'Again Capital.

Coincés entre croissance mondiale morose, stocks de pétrole abondants et cours toujours fragiles, ils n'excluent plus d'aller un cran plus loin dans leur réduction d'offre de brut pour soutenir les prix.

Depuis un an, ils s'efforcent déjà de respecter leur engagement à baisser la production de 1,2 million de barils par jour (mbj) par rapport au niveau d'octobre 2018.

Ce quota vaut jusqu'en mars 2020 et l'enjeu des réunions qui se tiennent dans la capitale autrichienne est de trouver une entente sur la suite à donner à cette politique.

Si une simple prolongation de l'accord semblait l'option initialement privilégiée, le scénario d'une coupe plus drastique portant sur 500.000 barils supplémentaires par jour est désormais sur la table, selon le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak.

"Le marché a clairement récompensé mercredi les efforts de l'Opep", estime M. Kilduff. "Mais maintenant tout le monde fait ses calculs et se demande comment il pourrait parvenir à respecter une réduction encore plus importante de sa production", ajoute-t-il. De plus, "il y a des doutes sur la volonté de tous les membres de respecter leurs engagements", remarque le spécialiste.

Le suspense sur l'issue des débats reste entier: les ministres de l'Opep sont restés muets jeudi face à la presse et leur réunion au siège de l'organisation a commencé peu avant 17h00 (16h00 GMT), avec plus de deux heures de retard. Une seconde réunion est prévue vendredi avec la Russie et les autres pays producteurs qui se sont alliés avec l'Opep, il y a trois ans, pour faire face au boom de l'offre américaine de gaz de schiste.

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