avec cours actualisé, rapport de l'AIE et analystes

Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole montaient vendredi après des explosions à bord d'un tanker iranien au large des côtes saoudiennes et tandis que l'AIE a révisé à la baisse ses prévisions sur la demande d'or noir.

Vers 09H15 GMT (11H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 59,94 dollars à Londres, grimpant de 1,42% par rapport à la clôture de jeudi.

A New York, le baril américain de WTI pour novembre prenait 1,70%, à 54,46 dollars.

Les cours limitaient leurs gains après s'être emballés et avoir pris plus de 2% suite à l'annonce selon laquelle le tanker a été touché par des frappes de missile présumées vendredi matin près du port saoudien de Jeddah (ouest).

La National Iranian Tanker Company (NITC), opérateur administrant la flotte de navires pétroliers de l'Iran, a déclaré que la coque du tanker Sabiti avait été touchée par deux explosions "probablement causées par des frappes de missile", à environ 100 km des côtes saoudiennes.

Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group, l'explosion sur le tanker "ravive les craintes géopolitiques dans la région".

"La possibilité que ces missiles aient été tirés depuis l'Arabie saoudite peut signifier une escalade dans la région après la période de calme qui a suivi les attaques du mois dernier," a complété Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L'incident de vendredi est le dernier d'une longue série dans cette région du monde secouée par des conflits après notamment des attaques en Arabie saoudite, des saisies de tankers dans le Golfe et la destruction d'un drone américain par Téhéran.

Le dernier en date avait piqué au vif les marchés mi-septembre: des frappes -- attribuées par certains à l'Iran -- contre deux sites pétroliers du géant Aramco dans l'est de l'Arabie saoudite, le plus gros exportateur mondial d'or noir, avaient précipité une chute brutale de sa production.

Les prix du brut avaient alors brièvement bondi de 20%. Ils sont depuis retombés sous leur niveau d'alors.

David Madden, analyste chez CMC Markets, a estimé auprès de l'AFP que le WTI et le Brent "étaient déjà en hausse (vendredi) en raison des espoirs sur le commerce sino-américain, et l'attaque sur le tanker n'a fait qu'alimenter ce mouvement".

Le marché a également pris connaissance du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) vendredi qui pointe la faiblesse de la demande et la perspective d'une offre abondante plus que les craintes sur la sécurité.

"Les craintes sur la sécurité ont été devancées par la faiblesse de la croissance de la demande et la perspective d'une nouvelle vague de production pétrolière", estime l'agence dans son rapport mensuel sur le pétrole.

Elle a légèrement revu à la baisse de 0,1 million de barils par jour (mbj) ses prévisions de croissance de la demande de brut pour 2019 et pour 2020, estimant cette croissance à 1 mbj et 1,2 mbj respectivement.

Pour cette année, la révision est essentiellement technique tandis que le changement pour l'an prochain est motivé par des prévisions d'une croissance économique plus faible.

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