Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole montaient lundi en cours d'échanges européens après un appel de l'Arabie saoudite à prolonger l'accord de limitation de la production malgré un contexte géopolitique tendu.

Vers 14H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 72,44 dollars à Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juin gagnait 20 cents à 62,96 dollars.

"Nous voyons que les stocks (de pétrole) augmentent", or "aucun de nous ne veut voir les stocks enfler de nouveau", comme en 2018, a déclaré dimanche le ministre de l'Energie saoudien Khaled al-Faleh à Jeddah en Arabie saoudite, où se sont réunis les principaux membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs majeurs, dont la Russie.

Cette association de producteurs, surnommée Opep+, est engagée depuis début 2018 dans un pacte de limitation des extractions, alors que le niveau élevé des réserves pèse sur les cours du brut.

L'Opep+ devra décider fin juin s'il renouvelle son accord après la fin du premier semestre.

En se focalisant sur la hausse des stocks plutôt que sur les prix qui grimpent, l'Arabie saoudite cherche à éviter une réédition de 2018, quand l'Opep+ avait assoupli son accord pour satisfaire les pays consommateurs et éviter aux cours de flamber.

A l'époque, les Etats-Unis avaient accordé au dernier moment des exemptions à certains importateurs de pétrole iranien, ce qui avait fait plonger les cours au dernier trimestre.

Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, s'est pour sa part montré plus prudent que son homologue saoudien après la réunion de suivi dimanche, se disant prêt à envisager "un rétablissement partiel de la production si la demande augmente".

"L'Opep+ va probablement étendre son accord pour tout le second semestre 2019", pronostique Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, qui précise cependant que "les baisses de production pourraient être assouplies si les sanctions américaines contre l'Iran et le Venezuela produisent de nouvelles baisses de production".

Par ailleurs, la tension monte au Moyen-Orient entre l'Iran, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.

Dimanche, le géant américain de l'or noir ExxonMobil a évacué son personnel d'un site en Irak, quelques jours après le retrait par l'administration américaine de ses diplomates non essentiels de l'ambassade de Bagdad.

"Nous trouvons cela inquiétant car s'il y a un risque réel que la situation s'enflamme au Moyen-Orient, il serait logique que les entreprises américaines soient les premières à le savoir", a commenté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président américain Donald Trump a menacé l'Iran de destruction en cas d'attaque contre des intérêts américains dans un tweet dimanche, alors que les relations entre Téhéran et Washington sont extrêmement tendues depuis le rétablissement des sanctions économiques américaines en novembre dernier.

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