Unis

New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont terminé en baisse mardi, affecté par un indicateur décevant sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis, signal de mauvais augure pour la demande en brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a terminé à 58,89 dollars à Londres, en baisse de 36 cents ou 0,6% par rapport à la clôture de lundi.

À New York, le baril américain de WTI pour livraison en novembre a lâché 45 cents, ou 0,8%, pour s'établir à 53,62 dollars.

Les cours ont commencé à descendre après la publication de l'indice de l'association professionnelle ISM montrant que l'activité du secteur manufacturier aux Etats-Unis avait encore reculé en septembre pour tomber à son plus bas niveau depuis 10 ans.

"C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", selon John Kilduff d'Again Capital.

"Jusqu'à présent, l'activité manufacturière s'était plutôt bien tenue aux Etats-Unis malgré la multiplication de signaux inquiétants sur le secteur en Europe et en Asie", a-t-il expliqué.

"Maintenant que les Etats-Unis se joignent à la partie, les perspectives de croissance de la demande en brut s'assombrissent dans la mesure où l'industrie est un secteur clé pour le marché du pétrole", a souligné l'analyste.

Plus tôt dans la journée, les cours avaient profité d'informations selon lesquelles la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en septembre est au plus bas en huit ans.

"Selon un sondage, la perte de production saoudienne après les attaques a engendré un déclin de la production de l'Opep de 750.000 barils, à 28,9 millions de barils par jour en septembre", a expliqué Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

"Cela fait huit ans que l'Opep n'a pas si peu produit", a-t-il continué, tout en rappelant que "l'on peut s'attendre à une production plus élevée en octobre, étant donné que l'Arabie Saoudite a rétabli sa production".

L'attaque du 14 septembre contre deux installations pétrolières saoudiennes a éliminé près de 6% de la production mondiale, et fait bondir les cours du pétrole de près de 20%, mais le gouvernement saoudien dit avoir tout mis en oeuvre pour rétablir sa production.

"On a vraiment l'impression que les membres de l'Opep ne parviennent pas à réduire suffisamment leur production pour maintenir les prix", a remarqué M. Kilduff. "Même l'Arabie saoudite, qui s'est dépêchée pour réparer les dégâts causés par les attaques et faire revenir sa production à la normale, est de nouveau en train d'évoquer une nouvelle réduction de l'offre", a-t-il relevé.

ltt-jum/vmt/alb