Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole montaient mardi en cours d'échanges européens, continuant de profiter d'une réunion de suivi de l'accord qui unit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à d'autres producteurs, dont la Russie.

Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 68,16 dollars à Londres, à son plus haut depuis quatre mois et en hausse de 62 cents par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain de WTI pour le contrat d'avril grimpait de 46 cents à 59,56 dollars, à son plus haut depuis quatre mois également.

Le Comité de suivi de l'accord de l'Opep (JMMC) a proposé lundi d'annuler une réunion plénière de l'"Opep+", comme le groupe de producteurs est surnommé, ce qui repousserait à juin la décision de renouveler ou non l'accord de limitation des extractions.

"Cela veut dire que l'Opep+ va continuer de limiter sa production au moins pendant tout le premier semestre", a expliqué Lukman Otunuga, analyste de FXTM.

Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a par ailleurs affirmé qu'il fallait faire attention à éviter qu'un "surplus de l'offre" ne se développe "dans les semaines et les mois à venir".

Ce message du premier exportateur mondial était important car "l'Opep+ doit faire des efforts pour rééquilibrer le marché car ils doivent compenser la production record de pétrole de schiste aux Etats-Unis", a souligné M. Otunuga.

En 2018, l'Opep avait adopté une autre stratégie, décidant, en amont de sanctions américaines contre l'Iran, d'assouplir son accord, ce qui avait conduit à une chute des prix au deuxième semestre quand Washington avait accordé des exemptions à certains importateurs.

"Après avoir été surpris en 2018, l'Opep+ va probablement attendre de voir comment évolue la production iranienne, ainsi que celle du Venezuela, avant de toucher à ses objectifs de production", ont estimé les analystes de UBS.

Ils notent également qu'une décision en juin permettra de prendre en compte l'état de la demande mondiale, alors que des incertitudes comme le Brexit et le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis menacent de peser sur la consommation.

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