New York (awp/afp) - Le pétrole new-yorkais montait jeudi à l'ouverture, galvanisé par un nouveau recul du dollar sous l'effet de propos du secrétaire au Trésor des Etats-Unis au sujet de la faiblesse de la monnaie américaine.

Vers 14H15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, gagnait 64 cents et s'échangeait à 66,25 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Après des déclarations favorables à un dollar faible mercredi à Davos, le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a réitéré jeudi, affirmant que les Etats-Unis n'étaient "pas préoccupés à court terme" par le niveau faible du dollar.

Le "dollar index", un indice qui mesure la valeur de la monnaie américaine contre un panier de six devises étrangères, reculait à nouveau fortement, affichant une baisse de plus de 3% depuis le début de l'année.

L'euro s'envolait quant à lui face au dollar, grimpant au-dessus de 1,25 dollar pour la première fois depuis décembre 2014.

Le pétrole a atteint jeudi un nouveau plus haut en séance depuis la même période, à 66,66 dollars.

Ces propos "renforcent les anticipations d'un dollar plus faible qui se transmettent aux prix des matières premières libellées en dollar", a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

La baisse du billet vert rend moins onéreux et donc plus attractifs les achats de matières premières libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.

Depuis le début de l'année le WTI a connu onze clôtures positives contre seulement cinq négatives et a avancé de plus de 9%.

La forte progression du cours du brut américain est aussi liée à une dixième semaine de recul de suite des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis selon des statistiques dévoilées mercredi par le département de l'Energie (DoE).

Les stocks du terminal de Cushing où sont entreposés les barils de brut servant de référence au prix du WTI ont par ailleurs chuté de 3,2 millions de barils, au plus bas depuis janvier 2015.

Ce recul "a accéléré la progression des prix du WTI par rapport au Brent (coté à Londres)", a indiqué M. Lipow.

Le prix du pétrole coté à Londres progresse en effet moins que le WTI, avec pour conséquence une baisse de l'écart de prix entre les deux, passé à 4,74 dollars.

"Cette baisse prononcée des stocks de Cushing (...) rend les exportations américaines moins attractives", a relevé Commerzbank, même si la chute de la devise américaine contrebalance ce phénomène.

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