New York (awp/afp) - Le prix du pétrole new-yorkais reculait légèrement à l'ouverture mercredi, dans un marché hésitant sur la direction à suivre après avoir nettement grimpé alors que la production américaine ne cesse de progresser.

Vers 14H15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, la référence américaine, reculait de 12 cents et s'échangeait à 63,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Il s'éloigne ainsi un peu plus des 64,89 dollars atteints lundi, son plus haut niveau depuis décembre 2014.

"On ressent un peu d'hésitation car le marché est techniquement dans une situation où le nombre de paris à la hausse est très important, les fonds d'investissements spéculatifs en détenant notamment un montant record, mais en même temps la demande reste solide", a rappelé Phil Flynn de Price Futures Group.

"Les observateurs sont aussi partagés sur ce que dévoilera le rapport sur le niveau des réserves de brut aux Etats-Unis qui sera diffusé jeudi, certains prévoyant une nouvelle baisse quand d'autres s'attendent à un rebond", a-t-il ajouté.

Les cours ont grimpé au cours des derniers mois, en raison notamment des efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses dix partenaires, dont la Russie, qui se sont engagés à limiter leur production pour rééquilibrer le marché mondial.

Cependant, les entreprises privées américaines ne sont pas engagées dans cet accord.

Selon un rapport de l'Agence américaine de l'Energie paru mardi, la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis devrait ainsi augmenter de 111.000 barils par jour en février.

"Les marchés s'attendent à ce que la production américaine atteigne bientôt les 10 millions de barils par jour, et qu'elle rivalise avec Moscou en tant que leader mondial", a jugé Greg McKenna, analyste chez AxiTrader. "Les cours pourraient être sujets, au moins à court terme, à un nouveau recul".

Pour Stephen Innes, analyste chez Oanda, les marchés s'inquiètent aussi d'un éventuel retrait russe de l'accord conclu avec l'Opep pour limiter la production jusqu'à la fin de l'année.

"Bien sûr, certains craignent que la Russie est prête à mettre fin à son partenariat avec l'Opep", a-t-il estimé. Il a toutefois relevé qu'il était "trop tôt pour s'engager dans cette voie", "tant qu'on n'aura pas mis au point une méthodologie simple et quantifiable de ce qui serait le rééquilibrage du marché mondial". "Le fait est que ni l'Opep ni ses camarades d'armes ne peuvent supporter une nouvelle dégringolade significative des cours".

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