Ajoute clôture des marchés

New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont plongé jeudi à la clôture, affectés par la crainte d'une offre plus abondante que nécessaire, le prix du baril à Londres restant toutefois au-dessus de la barre des 70 dollars sous laquelle il est passé en séance.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 70,75 dollars, soit une baisse de 1,43 dollar sur la séance. Il est passé à la mi-séance sous les 70 dollars pour la première fois depuis un mois.

A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de juin a cédé 1,79 dollar à 61,81 dollars.

"Le bond des stocks américains explique en partie la chute des cours", a indiqué jeudi John Kilduff d'Again Capital.

Ceux-ci se sont envolés de près de 10 millions de barils lors de la semaine achevée le 26 avril, d'après des statistiques de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) mercredi.

Selon ce même rapport hebdomadaire, la production des Etats-Unis a en outre atteint un nouveau record, à 12,3 millions de barils par jour (mbj) en moyenne, confirmant sa place de premier producteur mondial.

Cette hausse de la production américaine est intervenue avant la publication jeudi de statistiques sur la production russe.

La Russie, bien qu'elle ait réduit sa production de 70.000 barils par jour en avril, a indiqué qu'elle ne respectait pas les quotas de baisse de production imposés par un accord avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en fin d'année dernière, ont noté les analystes de Commerzbank. Ces derniers ont rappelé que Moscou s'était engagée à l'époque à abaisser sa production de 228.000 barils en prenant sa production d'octobre comme référence.

Ces statistiques américaines et russes alimentent la crainte des investisseurs d'un marché mondial plus approvisionné qu'il n'en a réellement besoin.

Par ailleurs, "le dossier du pétrole russe pollué a refait surface avec la décision de la Pologne de puiser dans ses réserves stratégiques" a affirmé John Kilduff. Selon lui, cette information a "soulagé un peu la pression sur le thème de l'approvisionnement" en pétrole russe après cet événement.

Des livraisons de mauvaise qualité de pétrole russe ont provoqué la semaine dernière une interruption des approvisionnements de l'Europe en provenance d'un oléoduc russe, ceux-ci devant reprendre dans les prochains jours.

Le marché garde par ailleurs un oeil sur les autres producteurs, notamment l'Iran, sous le coup de sanctions américaines dont plus aucun importateur n'est exempté, et le Venezuela, en pleine crise politique.

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