New York (awp/afp) - Le prix du baril de pétrole coté à New York montait mardi à l'ouverture, soutenu par un regain de tensions au Moyen-Orient, en Irak notamment, pouvant perturber l'offre d'or noir sur le marché mondial.

Vers 13H10 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, gagnait 18 cents et s'échangeait à 52,05 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

"Le risque géopolitique continue de s'intensifier, alors que l'armée irakienne a pris mardi le contrôle de champs pétroliers tenus jusqu'à présent par les Kurdes tandis que le président Donald Trump n'a pas certifié l'accord iranien" vendredi, ont résumé les analystes de Goldman Sachs.

Les troupes irakiennes ont en effet repris mardi les deux principaux champs pétroliers de la ville de Kirkouk après le retrait des forces kurdes, descendant les drapeaux kurdes hissés sur les bâtiments et postes de contrôle des champs pétroliers de Bay Hassan et de Havana, pour les remplacer par des drapeaux irakiens.

Les deux champs, où le pompage est à l'arrêt depuis lundi, produisaient environ 250.000 barils par jour, tous exportés par la région autonome du Kurdistan, contre l'avis du pouvoir central à Bagdad.

"Si les tensions montent encore entre autorités kurdes et gouvernement central, cela pourrait mener à la fermeture de l'oléoduc kurde qui conduit plus de 500.000 barils de brut sur le marché international à travers la Turquie", a prévenu Tamas Varga, analyste chez PVM, qui juge qu'il y a "un risque réel de déficit de l'offre".

Du côté de l'Iran, la décision du président américain de ne pas certifier le fait que Téhéran respecte ses engagements donne la possibilité au Congrès américain de rétablir certaines des sanctions économiques levées en 2016, dont l'interdiction d'exporter du brut.

L'Irak et l'Iran sont respectivement le deuxième et le troisième plus grand producteur d'or noir de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole).

La réaction du marché reste toutefois "mesurée" car "même si les gros titres donnent l'impression que la production de brut pourrait être perturbée, dans la réalité ce n'est pas encore vraiment le cas", a noté John Kilduff d'Again Capital.

En Irak par exemple, "il n'y a pas vraiment eu de combats entre les forces gouvernementales et les Kurdes, qui sont partis en laissant les clés des infrastructures pétrolières en raison apparemment de dissensions au sein même du camp kurde", a-t-il souligné.

"De même en Iran, la production et les exportations ne sont pas menacées directement à court terme, on n'est pas encore aux sanctions et elles n'arriveront peut-être jamais dans la mesure où les pays autres que les Etats-Unis cherchent à défendre le traité avec l'Iran", a-t-il ajouté.

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