New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont nettement avancé jeudi dans le sillage d'informations de presse évoquant un potentiel report de tarifs douaniers punitifs américains contre le Mexique, ayant pour effet d'effacer une petite partie des lourdes pertes enregistrées lors des six dernières semaines.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a fini à 61,67 dollars à Londres, en hausse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juillet a gagné 91 cents à 52,59 dollars.

En petite hausse durant une partie de la séance, les cours ont brusquement bondi après que l'agence Bloomberg a rapporté que l'administration Trump envisageait un report des tarifs douaniers punitifs sur les importations de produits mexicains.

La menace américaine de droits de douane visait initialement à faire pression sur le dossier de l'immigration clandestine.

"N'importe quelle nouvelle positive sur le plan du commerce avec la Chine ou le Mexique est désormais source de soutien aux marchés financiers et donc au pétrole", a souligné Matt Smith de ClipperData.

Le ministre des Affaires étrangères mexicain Marcelo Ebrard a par ailleurs évoqué jeudi, à l'issue d'une réunion au département d'Etat américain à Washington, des progrès dans les discussions avec les Etats-Unis au sujet de l'immigration clandestine.

Le rebond des cours jeudi s'affiche ainsi en miroir à la récente dégringolade des cours en raison notamment de ces deux fronts ouverts par les Etats-Unis.

Entre de nouveaux tarifs douaniers annoncés contre la Chine début mai et l'annonce de tarifs contre le Mexique fin mai, les cours du pétrole avaient perdu mercredi environ 20% en six semaines.

Les incertitudes sur le commerce ont fait craindre aux acteurs du marché des perspectives de croissance mondiale moins bonnes et donc potentiellement une demande en énergie moins importante.

Le plongeon récent a été par ailleurs alimenté par l'envolée des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis: ils ont augmenté de 44 millions de barils en près de trois mois et ont atteint cette semaine leur plus haut niveau depuis quasiment deux ans.

"Les courtiers se focalisent maintenant sur le rapport américain sur les créations d'emplois vendredi", a estimé Matt Smith.

Ce rapport donne chaque mois une indication de la santé du marché de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis, un des principaux indicateurs suivi par les investisseurs à Wall Street et ailleurs.

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