New York (awp/afp) - Les prix pétroliers sont retombés jeudi, après trois séances consécutives de hausse, l'explosion du nombre des inscriptions au chômage aux Etats-Unis laissant augurer d'un effondrement de la demande en or noir.

Le baril de WTI pour livraison en mai a terminé à 22,60 dollars, perdant 7,7% par rapport à la clôture de mercredi.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 26,34 dollars à Londres, en baisse de 3,8%.

Depuis le début de l'année, les deux barils de référence ont perdu plus de 60% de leur valeur.

Les cours de l'or noir ont été plombés jeudi par la hausse record du nombre de demandeurs hebdomadaires d'allocation chômage aux Etats-Unis, qui ont grimpé de 3 millions par rapport à la semaine précédente, selon les chiffres du département du Travail.

Le très net ralentissement de l'activité économique de la première puissance mondiale fait craindre aux investisseurs une dégringolade de la consommation en énergie, aux Etats-Unis comme dans le monde.

Le patron de l'Agence internationale de l'énergie Fatih Birol a d'ailleurs prédit jeudi, lors d'un événement organisé par The Atlantic Council, qu'il y aurait "un fort déclin de la demande au premier trimestre de cette année et un déclin encore plus important au deuxième trimestre" en raison des mesures de quarantaine imposées dans de nombreux pays en raison du coronavirus.

M. Birol a estimé que cette chute pourrait être encore plus lourde que lors de la crise financière de 2008-2009, "car 60% de la demande en pétrole vient des transports", un secteur particulièrement touché par les restrictions de voyage et les mesures de confinement.

Le pétrole souffre également d'une offre excédentaire.

Deux des trois principaux producteurs mondiaux, la Russie et l'Arabie saoudite, sont en effet engagés dans une guerre des prix après l'échec des négociations entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et alliés pour réguler la production d'or noir au début du mois à Vienne.

Incapables de régler leurs différends, Moscou et Ryad ont décidé d'inonder le marché de leurs barils.

Les Etats-Unis, premier producteur mondial de pétrole, ont tenté d'intervenir cette semaine, demandant à leur allié saoudien de rassurer les marchés. Mais rien n'indique pour l'instant que cette tentative ait produit des effets.

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