Singapour (awp/afp) - Les cours du pétrole continuaient de reculer, jeudi en Asie, les investisseurs réagissant toujours à la hausse de la production et des réserves de brut aux Etats-Unis qui compensent l'impact d'une prochaine application plus dure des sanctions contre l'Iran.

Vers 03H25 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, reculait de 14 cents à 65,75 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

Le baril de Brent, référence européenne, pour juin, cédait 2 cents à 74,55 dollars.

Alors qu'il évoluait en légère hausse dans la matinée, le pétrole coté à New York avait creusé ses pertes mercredi après la publication par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) des stocks de brut dans le pays.

Ceux-ci ont augmenté de 5,5 millions de barils lors de la semaine achevée le 19 avril, soit davantage que prévu. Toute hausse des réserves américaines de brut est généralement interprétée comme le signe d'une moindre demande dans la première économie au monde.

La production américaine est quant à elle remontée à son niveau record de 12,2 millions de barils par jour.

Les prix étaient auparavant orientés à la hausse en raison de l'annulation en début de semaine d'exemptions américaines qui permettaient à certains pays d'importer du brut iranien malgré des sanctions de Washington.

"Les marchés pétroliers sont sur la défensive après que le rapport de l'EIA eut contré l'analyse de la contraction de l'offre que faisaient les investisseurs", a expliqué Stephen Innes, de SPI Asset Management.

"Mais il est improbable que les marchés ne donnent trop de crédit à la série de rapports très changeants sur les réserves américaines."

Pour M. Innes, les investisseurs attendent de connaître la réponse du cartel à l'annulation des exemptions américaines et de voir en particulier si ses membres céderont aux pressions des Etats-Unis demandant une hausse de leur production.

Pour contrer la chute des prix, l'Opep et plusieurs de ses partenaires comme la Russie rassemblés dans une alliance informelle surnommée Opep+, se sont astreints à des baisses de production.

"Au final, le degré de contraction des marchés pétroliers et de flambée des prix dépendra essentiellement de la réponse de l'Opep+", a dit M. Innes.

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