Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole reculaient lundi en cours d'échanges européens dans un marché prudent alors que la relation entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite s'est refroidie après la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Vers 14H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 80,05 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 38 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de novembre cédait 23 cents à 71,11 dollars une heure après son ouverture.

Donald Trump a annoncé lundi dans un tweet s'être entretenu avec le roi Salmane d'Arabie saoudite qui lui a dit "ignorer" le sort du journaliste saoudien disparu, Jamal Khashoggi.

Le président américain a également annoncé qu'il dépêchait son secrétaire d'Etat Mike Pompeo en Arabie saoudite pour s'entretenir directement avec le roi Salmane.

L'Arabie saoudite a promis de riposter à d'éventuelles sanctions après la menace de "châtiment sévère" évoquée par le président américain, Donald Trump, en cas d'implication avérée de Ryad dans la disparition de Jamal Khashoggi.

Si des sanctions sont appliquées, le royaume répondra avec de "plus grandes" sanctions, a averti un haut responsable saoudien non identifié, cité par l'agence de presse saoudienne SPA.

"Riyad est la capitale du pétrole (saoudien) et y toucher affecterait la production", a explicité un éditorial de la télévision saoudienne Al Arabiya. La chaine affirme que "si la hausse du prix du pétrole à 80 dollars déplaisait au président Trump, il ne faudra pas s'étonner de voir le cours s'envoler à 100, ou même 200 dollars" en cas de sanctions.

Pour les analystes de Rabobank, "il ne fait aucun doute que le prince saoudien Mohammed ben Salmane voulait voir cet éditorial publié".

"Si les Etats-Unis insistent, ne pariez pas sur un abandon" du prince, ont-ils averti.

"L'Arabie saoudite peut certainement jouer la même carte qu'en 1973, avec un embargo sur le pétrole", a concédé Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.

Mais, pour lui, ces menaces sont moins efficaces puisque "les Etats-Unis ont révolutionné le marché du pétrole" en devenant un producteur de la même envergure que l'Arabie saoudite avec leurs extractions de pétrole de schiste.

Le marché restait par ailleurs prudent, alors que l'Opep comme l'Agence internationale de l'Energie (AIE) ont revu leurs prévisions de demande mondiale à la baisse la semaine dernière.

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