Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole se stabilisaient à des niveaux élevés mercredi alors que l'affaiblissement de l'économie mondiale menace la demande de carburant et que l'Opep limite volontairement sa production.

Vers 15H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 66,28 dollars à Londres, en baisse de 17 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril américain de WTI pour le contrat de mars, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 56,09 dollars, au même cours qu'à la clôture de la veille.

"Les risques économiques de plus en plus élevés limitent les gains, car la perspective d'une croissance moins soutenue de la demande de carburant est réelle", a commenté Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.

Mais le marché se tournait surtout vers l'offre, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, ont limité leurs extractions en janvier.

Le premier exportateur mondial, l'Arabie saoudite, a en outre promis de faire encore plus d'efforts en mars.

"Nous prévoyons désormais que l'Arabie saoudite va produire moins sur les trois premiers trimestres que son objectif fixé début décembre par l'Opep, à 10,31 millions de barils par jour", a estimé Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas.

Par ailleurs, deux membres de l'Opep, le Venezuela et l'Iran, voient leurs productions affectées par des sanctions américaines sur leurs exportations.

"Vu les politiques de sanctions adoptées récemment, il est clair que même s'il n'y a pas de manque de ressources, il y a de plus en plus de difficultés pour y accéder", ont résumé les analystes de Barclays.

Reste donc à savoir si les exemptions accordées par Washington à certains importateurs de pétrole iranien seront renouvelées, et dans quelle mesure les exportations vénézuéliennes seront affectées.

"La durée comme le montant des pertes (vénézuéliennes) dépendent largement de la situation politique locale et de la pression extérieure sur le régime en place actuellement", a expliqué M. Tchilinguirian.

Les données hebdomadaires sur les réserves américaines publiées habituellement mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) paraîtront jeudi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis lundi.

Pour la semaine achevée le 15 février, les analystes tablent sur une augmentation de 3,05 millions de barils des stocks de brut, sur une baisse de 900.000 barils des stocks d'essence et de 1,5 million barils des stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole).

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