New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont terminé en baisse lundi en dépit de la décision de l'Arabie saoudite de réduire sa production d'un million de barils par jour supplémentaires à partir de juin afin de soutenir les cours.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 29,60 dollars à Londres, en baisse de 3,5% ou 1,37 dollar par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour juin a perdu 2,4% ou 60 cents, à 24,14 dollars.

Le ministère saoudien de l'Energie a indiqué lundi avoir demandé à l'entreprise d'Etat Aramco de limiter encore plus sa production à partir du mois prochain.

Conformément à un accord passé en avril entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres géants du pétrole, l'Arabie saoudite a déjà réduit à 8,5 millions de barils sa production, atteignant ainsi son niveau le plus faible en plus d'une décennie.

La baisse annoncée lundi ramènerait donc la production de l'Arabie saoudite, le plus grand exportateur mondial de pétrole, à 7,5 millions de barils par jour, a précisé le ministère de l'Energie dans un communiqué cité par l'agence officielle SPA.

Le Koweït et les Emirats arabes unis ont aussi annoncé des réductions de leurs extractions.

"Nous allons probablement éviter une saturation du stockage mondial si, en plus, la demande augmente comme prévu et de nouvelles mesures de confinement ne sont pas imposées", a réagi Paola Rodriguez Masiu de Rystad Energy.

Mais les réductions annoncées par les trois pays et la hausse attendue de la consommation ne vont pas immédiatement bénéficier aux producteurs de brut, précise l'experte.

Ces derniers "vont devoir attendre encore un peu avant de tirer profit du redémarrage de la demande", explique-t-elle étant donné le nombre élevé de barils s'étant accumulé ces derniers mois et qui attend d'être raffiné.

Le marché pétrolier est par ailleurs resté sous pression lundi, redoutant une deuxième vague d'infection au coronavirus, qui serait préjudiciable à la consommation.

Pékin a fait état lundi de cinq nouveaux cas de coronavirus à Wuhan, berceau de la pandémie de Covid-19, au lendemain de l'annonce de la première infection en plus d'un mois dans cette ville du centre du pays.

En Corée du Sud, où l'épidémie avait été jugulée, la capitale Séoul a ordonné la fermeture des bars et discothèques après une résurgence du Covid-19. Malgré ces mesures adoptées dès ce week-end, 35 nouveaux cas ont été recensés lundi.

En Europe, c'est l'Allemagne qui a enregistré de premiers signaux inquiétants quelques jours seulement après avoir décrété le début du retour à la normale face au coronavirus.

"Le pétrole a été la matière première la plus touchée par l'épidémie", rappelle Bjarne Schieldrop, de SEB.

"Avec les possibles nouveaux foyers en Corée du Sud, en Allemagne et en Chine qui font la une des journaux ce matin, il n'est pas surprenant de voir les cours du brut abandonner une partie de leurs gains de la semaine précédente", a-t-il ajouté.

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