Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole se stabilisaient mercredi en cours d'échanges européens, dans un marché hésitant entre inquiétudes sur la croissance de la demande et espoirs alimentés par les efforts de l'Opep.

Vers 15H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 61,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 5 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, reculait de 15 cents, à 52,86 dollars, une heure après son ouverture.

"L'appétit pour le risque joue un rôle important dans les mouvements du prix du pétrole depuis un mois", a commenté Craig Erlam, analyste pour Oanda, qui estime que les pertes importantes de mardi s'expliquent en partie par la baisse plus générale du marché.

Les investisseurs redoutent notamment de voir la croissance chinoise faiblir, ce qui pourrait pondérer la consommation du premier importateur mondial de brut.

Mais plusieurs analystes parient sur une hausse des prix pour 2019.

"Le marché devrait être beaucoup plus équilibré en 2019 grâce aux baisses de production de l'Opep et ses partenaires qu'au deuxième semestre 2018", quand ces producteurs avaient modéré leurs efforts, a estimé Helge André Martinsen, analyste de DNB Markets.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, ont décidé début décembre de limiter leurs extractions.

"Des investisseurs se sont inquiétés que ces baisses ne suffisent pas à compenser l'essor de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis", a commenté Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, mais, selon lui, "les limitations de l'Opep, le déclin de la production en Iran et au Venezuela (en raison des crises économiques et politiques dans ces pays, ndlr) et une demande robuste vont rééquilibrer le marché".

Cette position est partagée par plusieurs grands acteurs du secteur.

"L'Opep essaye d'équilibrer le marché et je ne suis pas inquiet", a affirmé mercredi Bob Dudley, directeur général du géant britannique BP, lors d'une interview en marge du Forum économique de Davos pour l'agence Bloomberg.

Les marchés prendront par ailleurs connaissance jeudi des données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) sur les stocks des Etats-Unis.

Pour la semaine achevée le 18 janvier, les analystes tablent sur une baisse de 500.000 barils des stocks de brut, sur une hausse de 3 millions de barils des stocks d'essence et de 1,1 million de barils des stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

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