Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole reculaient pour la sixième séance consécutive vendredi en fin d'échanges européens, creusant leur plus bas depuis plus d'un mois alors que la hausse de la production américaine menace de déséquilibrer le marché.

Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 63,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,72 dollar par rapport à la clôture de jeudi et à son plus bas depuis plus d'un mois.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de mars cédait 1,68 dollar à 59,47 dollars, à son plus bas depuis plus d'un mois.

"Le fait que la production (américaine) atteigne aujourd'hui 10 millions de barils par jour et l'anticipation que les Etats-Unis vont devenir le plus grand producteur de brut (du monde) d'ici à la fin de l'année a incité de nombreux acteurs du marché (...) et à en tenir compte", ont commenté les analystes de Commerzbank.

La production américaine a dépassé la barre symbolique des 10 millions de barils par jour selon un rapport hebdomadaire publié mercredi par le Département américain de l'Energie (DoE), confirmant un autre rapport publié la semaine dernière et évoquant déjà le dépassement de ce cap sur une base mensuelle.

Cette hausse de la production pourrait fortement amenuiser les efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires, tenus par un accord de limitation de leur production jusqu'à la fin de l'année pour rééquilibrer le marché mondial et maintenir des prix élevés.

Selon Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, il existe ainsi une fourchette pour le WTI, à l'intérieur de laquelle les cours ne peuvent pas dépasser les 60 dollars au risque de voir les extractions américaines se multiplier, ni plonger sous les 40 dollars sans voir ces mêmes producteurs fermer boutique.

"C'est moins intéressant que de prévoir un baril à 80 dollars ou à 20 dollars, mais depuis deux ans, les prix n'arrivent pas à s'extraire de cette bande", a-t-il commenté.

La crainte d'une production américaine en hausse est pourtant injustifiée selon Phil Flynn de Price Futures Group, car "si la croissance de la demande mondiale se poursuit au rythme actuel, alors nous aurons besoin de cette ressource additionnelle pour satisfaire cette demande" a-t-il affirmé.

Les cours du brut, qui ont terminé en baisse lors des cinq dernières séances, pourraient rester sous pression après le prochain rapport hebdomadaire de l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes, qui sera publié après la clôture européenne.

Ce rapport, qui comptabilise chaque semaine le nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis, représente un indicateur avancé de la production.

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