New York (awp/afp) - Les cours du pétrole sont redescendus mardi alors que les présidents Donald Trump et Emmanuel Macron ont évoqué leur volonté d'aboutir à un "nouvel" accord avec l'Iran, signal d'un éventuel apaisement des tensions géopolitiques sur ce front.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 73,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 85 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a cédé 94 cents à 67,70 dollars .

Ils avaient tous les deux terminé la veille à leur plus haut niveau depuis 2014 et s'affichaient encore en légère hausse en début de séance, le Brent dépassant même le cap des 75 dollars.

Mais les cours ont commencé à se replier alors que les présidents américain et français discutaient de l'accord sur le nucléaire iranien.

En visite à Washington, M. Macron a affirmé que les deux chefs d'Etat souhaitaient "pouvoir désormais travailler sur un nouvel accord" avec Téhéran.

Même si le locataire de la Maison Blanche a réclamé un nouveau texte aux fondations "solides" et une nouvelle fois stigmatisé l'accord "ridicule" conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama, "il semblerait que les Européens, France en tête, tentent vraiment de pousser le président américain à être plus flexible" sur le sujet, a commenté Bart Melek de TD Securities.

"Cela réduit un peu le risque de perturbations de l'offre au Moyen-Orient", a-t-il ajouté.

Le président américain menace en effet toujours de revenir sur l'accord sur le nucléaire iranien avant le 12 mai, échéance à laquelle il doit décider de rester ou non dans ce texte conclu en 2015 après des années d'âpres négociations entre Téhéran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

Le marché du pétrole se montrait aussi prudent à la veille de la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie sur les niveaux de réserves de produits pétroliers dans le pays, au moment où la production ne cesse d'augmenter.

Les stocks de brut arrêtés au 20 avril pourraient avoir reculé de 2,25 millions de barils, ceux d'essence de 2 millions de barils et ceux d'autres produits distillés (diesel et fioul de chauffage) de 1,45 million de barils, selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par Bloomberg.

Plus tôt dans la séance, "le regain des tensions géopolitiques au Moyen-Orient ainsi qu'un optimisme croissant sur les baisses de production décidées par l'Opep (avaient) ont redonné confiance aux courtiers pariant à la hausse", a estimé Lukman Otunuga de FXTM.

Mais, ces derniers "misent peut-être un peu trop sur la géopolitique" et le pétrole pourrait redescendre rapidement "si les tensions commencent à s'apaiser", a-t-il prévenu.

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