Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole se stabilisaient mardi matin, alors que les tensions dans le détroit d'Ormuz restaient élevées.

Vers 09H35 GMT (11H35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre baissait de 0,16% à 63,16 dollars, après avoir légèrement progressé en début de séance à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour livraison à la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 56,22 dollars, 0,02% de moins qu'à la clôture lundi.

Après être montés lundi du fait de l'annonce, vendredi, de la "confiscation" par l'Iran d'un pétrolier britannique dans le détroit d'Ormuz, les prix bougeaient peu mardi.

Pour Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, la réaction du pétrole à l'escalade des tensions a été "étonnement contenue jusqu'ici".

"Il semble que la majorité des acteurs des marchés pétroliers sont convaincus qu'il n'y aura pas de conflit ouvert entre Iran et Occident", a-t-il continué.

Le détroit d'Ormuz est particulièrement important pour le marché de l'or noir parce que, selon l'Agence américaine d'informations sur l'Energie, l'équivalent de 21% de la consommation mondiale de produits pétroliers y transite.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui détient des stocks d'urgence, s'est dite lundi "prête à agir" si besoin tout en assurant que le marché était pour l'instant bien approvisionné, "avec une production de pétrole qui excède la demande au premier semestre".

Pour Ipek Ozkardeskaya de London Capital Group, la retenue des prix est due à "deux possibilités: soit la production américaine agit comme un amortisseur puissant face à une crise d'approvisionnement au Moyen-Orient, soit les investisseurs sont plus inquiets d'une demande mondiale en baisse à cause des tensions commerciales".

Ces derniers jugent depuis plusieurs mois que la guerre commerciale menée par les Etats-Unis, notamment à l'encontre de la Chine, va pénaliser la croissance mondiale et donc la demande d'or noir à venir.

Dans ce contexte, la décision début juillet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés de prolonger leur accord de réduction de la production jusqu'en mars 2020 n'a pas permis de soutenir durablement les prix.

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